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Les protéines isolées sont souvent mises en avant pour leur effet anabolique, c’est-à-dire la capacité à induire la synthèse de masse maigre. Ce sont plus spécifiquement les protéines laitières, considérées à la fois comme complètes et surtout très biodisponibles, qui sont soulignées. Cependant, à l’heure où l’effet matrice des aliments est de plus en plus mis en avant, la question d’une différence d’impact entre des protéines isolées et des protéines intégrées dans leur matrice d’origine se pose. Une protéine isolée aura l’avantage d’être sans doute plus biodisponible, et donc un meilleur potentiel anabolisant ; une protéine dans sa matrice n’aura peut-être pas les mêmes atouts, mais sera mieux perçue d’un point de vue ultra-transformation.

Cette étude vise à comparer l’effet des protéines laitières, soit isolées, ou bien comprises naturellement dans du fromage : l’effet mesuré correspond à la capacité anabolisante des protéines. Pour ce faire, 20 volontaires masculins âgés de 18 à 35 ans ont été recrutés, et ont participé dans un ordre aléatoire aux deux conditions (soit protéines isolées, soit fromage). Une fois les protéines consommées (environ 30 g), des mesures plasmatiques ont été effectuées après le repas, ainsi que des prélèvements de tissu musculaire. A noter que les auteurs ont veillé à donner le même équivalent protéique entre les deux conditions, pour ne pas induire de biais sur cet aspect.

Les résultats permettent de montrer, une fois de plus, une certaine supériorité des protéines isolées. Après la consommation de ces dernières, par rapport aux protéines du fromage, les auteurs ont notamment constaté une plus forte hausse des acides aminés dans le plasma (à la fois en temps, et en aire sous la courbe), mais aussi une plus forte hausse de l’insulinémie. Ces deux paramètres sont cruciaux, car ils indiquent en théorie que les protéines isolées ont un effet anabolique plus élevé que les protéines contenues dans le fromage. Pourtant, ce n’est pas ce que les chercheurs ont observé sur les tissus musculaires, avec une stimulation de la synthèse protéique équivalente entre les deux sources de protéines.

Ce n’est pas la première étude qui retrouve une différence entre la théorie et la pratique : en l’occurrence, les auteurs mettent largement l’accent dans leurs conclusions sur les résultats des tissus musculaires, ce qui est légitime puisqu’on s’intéresse avant tout à ce qui se passe dans le muscle. Selon les auteurs, il n’y aurait donc pas de différence entre les deux sources. Pour autant, d’autres résultats montrent bien l’intérêt d’isoler les protéines (quitte à en faire des ingrédients ultra-transformés), pour en faire des ingrédients fonctionnels.

 

Cheese Ingestion Increases Muscle Protein Synthesis Rates Both at Rest and During Recovery from Exercise in Healthy, Young Males: A Randomized Parallel-Group Trial.

Article publié le 10 janvier 2022 dans The Journal of Nutrition.

Lien (open access) : https://doi.org/10.1093/jn/nxac007