Cet article est PREMIUM, et nécessite un abonnement payant pour lire la suite

Je m’identifie
Créer mon compte

Créez votre compte dès maintenant puis contactez-nous pour accéder aux articles Premium et/ou Lettre Export.

Inscription

Temps estimé - 4 min

Céline Le Stunff. D’après le communiqué du CNRS du 18 sept. 2012

L’obésité est désormais considérée comme une « épidémie » mondiale. La grande majorité de la mortalité associée à l’obésité résulte de complications métaboliques secondaires comme le diabète, les dyslipidémies et les maladies cardiovasculaires (syndrome métabolique). Une ingestion excessive d’aliments ne peut pas à elle seule expliquer le lien entre obésité et maladies associées. La façon dont l’organisme est capable de gérer les apports alimentaires, en particulier le choix entre utilisation ou stockage des lipides et des sucres, est également à prendre en compte. 

Une équipe du laboratoire Biologie fonctionnelle adaptative (CNRS/Université Paris Diderot) vient d’identifier le rôle d’un groupe de neurones dans le cerveau (situés dans l’hypothalamus et produisant le neuropeptide AgRP) qui contrôle le destin des nutriments au niveau des organes comme le pancréas, le foie ou les muscles. Les chercheurs ont montré que des souris déficientes en neurones AgRP et nourries avec un régime normal, deviennent obèses. Par contre, lorsqu’on les nourrit avec un régime riche en gras (hyperlipidique), les animaux améliorent leur métabolisme au glucose. Ces expériences révèlent donc que les neurones AgRP, déjà connus pour contrôler la prise alimentaire, agissent également sur le partitionnement des aliments, notamment via leur action de « chef d’orchestre » auprès du pancréas, du foie et des différents types de muscles. La perte des neurones AgRP change la consigne au niveau central qui définit l’équilibre entre l’utilisation des sucres ou des lipides rendant alors l’animal mieux adapté à un régime gras. 

Un déséquilibre dans la capacité du cerveau à coordonner ces tissus pourrait expliquer l’apparition simultanée de dysfonctionnements métaboliques au niveau de plusieurs organes, comme c’est le cas dans la mise en place du syndrome métabolique, à savoir l’ensemble des pathologies associées à l’obésité. Ainsi, la compréhension de l’ensemble de ces processus pourrait apporter des pistes thérapeutiques pour le traitement de ces maladies métaboliques. 

Référence : Aurélie Joly-Amado, Raphaël G.P. Denis, Julien Castel, Amélie Lacombe, Céline Cansell, Claude Rouch, Nadim Kassis, Julien Dairou, Patrice D. Cani, Renée Ventura-Clapier, Alexandre Prola, Melissa Flamment, Fabienne Foufelle, Christophe Magnan, Serge Luquet. “Hypothalamic AgRP-neurons control peripheral substrate utilization and nutrient partitioning”. EMBO Journal, en ligne le 18 septembre 2012