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Le diabète gestationnel est relativement fréquent pendant la grossesse : environ 14% des femmes seraient concernées, et cette incidence va croissante. Physiologiquement, le diabète gestationnel est caractérisé par un état de résistance à l’insuline, qui va de pair avec un transfert du glucose vers le fœtus. Cependant, ce diabète n’est pas sans risques, avec une grande variabilité inter-individuelle.  Outre la santé de la mère, le diabète gestationnel peut également impacter la santé du fœtus. En conséquence, de nombreuses approches, à la fois médicamenteuses mais aussi nutritionnelles, ont été envisagées pendant la grossesse pour tenter d’atténuer les impacts du diabète gestationnel.

Une intervention pendant la grossesse semble logique ; une autre stratégie, plus axée sur la prévention, consisterait à intervenir pendant la pré-conception, ou bien en tout début de grossesse. Cela vaut tout particulièrement pour des approches nutritionnelles. Ainsi, des études ont déjà suggéré un impact favorable du myo-inositol, mais également de certains probiotiques. Dans la mesure où il peut y avoir des apports insuffisants en certains micronutriments (vitamines et minéraux), une supplémentation en ces derniers peut également être bénéfique, d’un strict point de vue théorique.

Dans cette étude, une équipe internationale (Grande-Bretagne, Singapour et Nouvelle-Zélande) ont testé l’impact d’une supplémentation multi-ingrédients (myo-inositol, probiotiques, vitamines D, B6, B12 et zinc) sur le diabète gestationnel. L’hypothèse des chercheurs est que ce mélange, en comparaison d’un mélange « classique », peut significativement améliorer la glycémie ainsi que les paramètres de santé du futur bébé. Cette étude menée en double aveugle a ainsi porté sur 1729 femmes (859 en condition expérimentale, et 870 en condition contrôle) réparties sur trois pays (Grande-Bretagne, Singapour et Nouvelle-Zélande). Le nombre élevé de participantes s’explique par la probabilité d’avoir, parmi ces participantes, un nombre élevé de grossesses, ce qui a été le cas pour 585 femmes (366 en condition expérimentale, et 359 en condition contrôle). La supplémentation a donc été entamée dès la phase de conception, et poursuivie pendant l’intégralité de la grossesse, conformément aux objectifs des chercheurs.

Le principal paramètre d’intérêt des chercheurs correspond à la glycémie, puisqu’elle est caractéristique du diabète gestationnel (et du diabète en général). Cependant, contrairement aux hypothèses, aucune différence significative n’a été constatée entre les deux groupes : que ce soit en termes de glycémie (mesurée à 28 semaines de grossesse), ou bien de prévalence de diabète gestationnel. Concernant les paramètres physiologiques du fœtus, aucune différence significative n’a non plus été constatée, à l’exception des naissances prématurées (bénéfice de la supplémentation expérimentale, qui a significativement réduit le risque de naissance prématurée).

Bien que des études aient montré un intérêt des différents ingrédients pris séparément, cette étude, qui a combiné tous ces ingrédients, n’a pas montré de résultats positifs. Difficile donc de comparer les résultats de ces différentes études, dans la mesure où un effet « mélange » n’est pas à exclure (effet qui atténuerait les effets séparés des différents ingrédients).

 

Myo-Inositol, Probiotics, and Micronutrient Supplementation From Preconception for Glycemia in Pregnancy: NiPPeR International Multicenter Double-Blind Randomized Controlled Trial.

Article publié le 29 mars 2021 dans Diabetes Care.

Lien (open access) : https://doi.org/10.2337/dc20-2515