Cet article est PREMIUM, et nécessite un abonnement payant pour lire la suite

Je m’identifie
Créer mon compte

Créez votre compte dès maintenant puis contactez-nous pour accéder aux articles Premium et/ou Lettre Export.

Inscription

Temps estimé - 5 min

Céline Le Stunff. D’après le communiqué de l’AFDN, 10 mars 2009

La dénutrition protéino-énergétique est une pathologie fréquente dans la maladie d’Alzheimer. À l’occasion du MEDEC, Catherine Clément, diététicienne au CHU de Rennes et membre de l’Association Française des Diététiciens Nutritionnistes explique comment prévenir et prendre en charge la dénutrition chez ces patients en adaptant l’alimentation de manière personnalisée. Elle souligne le rôle clé des aidants et la nécessité de les faire bénéficier d’une formation à la nutrition.

La dénutrition protéino-énergétique est un état pathologique qui concerne de nombreux patients atteints de maladie d’Alzheimer, 30 à 40% à tous les stades de la maladie. Elle s’explique en partie par l’augmentation des dépenses caloriques en raison d’une déambulation fréquente et surtout par la diminution des apports nutritionnels.

Au cours de la consultation diététique, de nombreux thèmes sont abordés (équivalences nutritionnelles, textures des repas, idées reçues, méconnaissance des besoins…). Aidé par la personne aidante (conjoint, famille), le diététicien va apprécier les apports journaliers sur le plan calorique mais aussi l’équilibre alimentaire.

Il existe de nombreuses raisons à la diminution des apports caloriques. Souvent les patients ne pensent plus à manger ou oublient qu’ils n’ont pas mangé. En cause également l’anorexie engendrée par la dépression, la texture des aliments qui n’est plus adaptée en raison des difficultés à mâcher, les médicaments qui modifient le goût, les régimes abusifs en cas de tendance au surpoids ou au diabète qui vont majorer le risque de dénutrition.

A côté des apports énergétiques souvent trop bas, une consommation insuffisante en protéines est fréquente car les personnes âgées consomment moins de viande et le soir se contentent trop souvent d’un potage et d’un yaourt. L’absence de viande doit être compensée par des produits lactés.

« Il faut combattre l’idée reçue qu’à 80 ans il ne faut toujours pas manger gras et sucré pour prévenir l’apparition éventuelle d’un diabète ! Une alimentation équilibrée et adaptée aux besoins est un atout indispensable dans l’évolution de la maladie d’Alzheimer, selon Catherine Clément. Les aidants sont des partenaires à privilégier pour un accompagnement optimal. Il faut donc les former en particulier dans le domaine de l’alimentation ».

Les symptômes qui doivent alerter l’entourage :
– Modification du comportement alimentaire : plats non finis surtout plat de résistance, anorexie sélective et dégoût pour les plats salés (viandes en particulier) mais attirance pour les produits sucrés
– Signes de perte de poids : alliance qui tombe, vêtements trop grands, dentier mal adapté…Penser à peser régulièrement les patients
– Déambulation fréquente qui va augmenter les dépenses énergétiques