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Céline Le Stunff. D’après le communiqué de l’Université de Laval (Québec), 28 mars 2012

Une étude menée par des chercheurs québécois, français et américains révèle que les consommateurs des États-Unis sont beaucoup plus au fait du contenu en gras des aliments qu’ils achètent que leurs homologues français. Paradoxalement, le taux d’obésité aux États-Unis (35 %) est presque trois fois plus élevé que celui observé en France (12 %). À la lumière de ces étonnants résultats publiés dans une récente édition du British Food Journal, les chercheurs s’interrogent sur la pertinence de miser sur l’information nutritionnelle pour favoriser l’adoption de saines habitudes alimentaires.

Plus de 300 consommateurs français, québécois et américains ont été soumis à un questionnaire visant à évaluer leurs connaissances sur les gras alimentaires. Les questions portaient sur l’abondance et le type de gras contenus dans divers aliments et sur les recommandations nutritionnelles touchant ces gras. Pour chaque question, les participants pouvaient choisir la réponse “je ne sais pas” plutôt que de donner une réponse au hasard.

Premier constat : les Français ont avoué ne pas savoir la réponse à 43 % des questions, alors que ce taux s’établissait à 13 % au Québec et à 4 % aux États-Unis. Ainsi, 55 % des répondants français disaient ignorer le pourcentage de gras contenu dans le lait entier, contre seulement 5 % au Québec et 4 % aux États-Unis. La même tendance a été observée pour le contenu en gras du beurre, de la margarine et des huiles végétales.

Second constat : lorsque les participants tentaient une réponse, le taux de bonnes réponses était le plus élevé chez les Américains, suivis des Québécois puis des Français. Enfin, 6 % des Québécois, 9 % des Américains et 17 % des Français ignoraient dans quel sens allaient les recommandations touchant la consommation de gras saturés et insaturés dans une diète santé.

« L’écart entre les connaissances des répondants de ces pays s’explique essentiellement par le fait que les Français ne se soucient peu ou pas des nutriments contenus dans les aliments qu’ils consomment, estime Maurice Doyon, professeur à l’Université de Laval. Ces informations figurent sur les emballages, mais ils ne les lisent pas. »

Selon les chercheurs, la corrélation observée entre le haut niveau de connaissances nutritionnelles et un taux d’obésité plus élevé suggère qu’une stratégie basée sur la diffusion d’information nutritionnelle détaillée n’est peut-être pas la méthode la plus efficace pour favoriser l’adoption de comportements alimentaires sains.

« Cette approche présente aux consommateurs une information décortiquée des aliments. Cela peut les conduire à considérer les aliments en fonction de leur contenu en gras, en glucides et en calories, au risque de leur faire perdre de vue le portrait d’ensemble. Il faudrait peut-être recentrer l’information sur ce qu’est un repas sain, complet et équilibré »,