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L’allergie à l’arachide fait partie des allergies les plus répandues dans le monde. La notion d’allergie va de pair avec la pédiatrie, puisque c’est généralement à ce stade de développement que les allergies sont détectées. Le plus souvent, l’éviction totale de l’arachide constitue la mesure la plus efficace pour les patients atteints d’allergies. Bien sûr, en alternative, des stratégies de désensibilisation sont mises en place pour remédier à l’allergie, désensibilisation qui peut conduire à terme à une rémission totale vis-à-vis de l’allergie.

De nombreux travaux de recherche ont fait l’hypothèse de meilleurs résultats lorsque la désensibilisation démarre tôt. Cette hypothèse se heurte à la maturité du système immunitaire chez l’enfant, ainsi qu’aux peurs des parents quant aux réactions indésirables chez l’enfant. Pour l’arachide, les essais cliniques ont tous été effectués après 4 ans. Une preuve de concept a été réalisée il y a quelques années, démontrant la sécurité de la désensibilisation orale chez les moins de 4 ans.

Dans la continuité de cette stratégie, c’est une étude élégante, randomisée, contrôlée et en double aveugle, qui a été réalisée pour vérifier la pertinence de la désensibilisation chez les moins de 4 ans. Au total, 146 enfants ont participé à cette étude qui a duré pendant 134 semaines. Les enfants ont été répartis soit dans le groupe expérimental recevant de l’arachide administrée par voie orale, soit dans le groupe placebo. Deux paramètres ont été scrutés par les chercheurs : bien sûr la désensibilisation, c’est-à-dire la capacité à réduire la réponse immunitaire après exposition à l’allergène, et également la rémission, c’est-à-dire l’absence de réaction immunitaire (qui peut être interprétée à court terme comme une suppression de réaction allergique).

Les résultats de l’étude sont très prometteurs, car ils démontrent que l’exposition dès un an a eu un impact significatif et favorable à la fois sur la désensibilisation, mais aussi sur la rémission. Ces résultats confirment, du moins pour l’arachide, qu’intervenir tôt dans le développement de l’enfant est une bonne stratégie, en l’occurrence avant 4 ans. Reste à voir si cette prise en charge est plus efficace qu’une prise en charge après 4 ans ; et également si ces résultats peuvent être extrapolés à d’autres allergènes.

 

Efficacy and safety of oral immunotherapy in children aged 1–3 years with peanut allergy (the Immune Tolerance Network IMPACT trial): a randomised placebo-controlled study.

Article publié le 22 janvier 2022 dans The Lancet.

Lien (accès restreint) : https://doi.org/10.1016/S0140-6736(21)02390-4