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Les aliments ultra transformés ont envahi les supermarchés. Ils forment plus de la moitié des calories d’un Américain moyen et en France, le HCSP (Haut Conseil de la Santé Publique) s’est fixé pour objectif de réduire leur consommation de 20 % d’ici à 2022. Pourtant, la notion d’aliment ultra-transformé (AUT) n’existe pas en droit de l’alimentation. Le seul « ultra » actuellement pris en compte est l’ultra haute température. Cela peut apparaître comme regrettable à maints égards, mais, selon l’auteure de cet article paru dans Up’Magazine, c’est en fait peut-être une chance :

“On ne peut pas attendre de l’industrie agro-alimentaire qu’elle consacre autant d’argent aux recherches sur l’impact des AUT sur la santé et l’environnement qu’elle ne le fait pour le développement de nouvelles aides technologiques ou de nouveaux marchés. On ne peut pas non plus attendre de l’Etat qu’il ne soutienne pas cette industrie au CA de près de 180 milliards €, et qui emploie plus de 427 000 salariés.

Il est donc important, à mon sens, que chacun de nous ait conscience que manger bien est d’abord et avant tout une responsabilité personnelle et qu’il est dangereux de laisser d’autres que soi, que ce soit des applis, des logos ou tout autre support, déterminer ce qui est bon à manger pour soi, individuellement, jour après jour voire repas par repas.

Pour finir, je voudrais préciser qu’il est important aussi de réfléchir aux produits non transformés que l’on consomme.

L’aliment non transformé, sous l’angle du droit, est celui qui n’a subi « aucun traitement entraînant une modification sensible de l’état initial de l’aliment ». Vu sous cet angle, l’aliment non transformé peur avoir été l’objet de plusieurs opérations telles que « division, séparation, tranchage, désossement, hachage, écorchement, épluchage, pelage, mouture, découpage, lavage, parage, surgélation, congélation, réfrigération, broyage, décorticage, conditionnement ou déconditionnement ». En bio, on parlera plutôt de préparation, à entendre comme « toute autre opération effectuée sur un produit non transformé sans modifier le produit initial, telles que l’abattage, la découpe, le nettoyage ou la mouture, ainsi que l’emballage, l’étiquetage ou les modifications apportées à l’étiquetage concernant la production biologique. » Ces actions ne sont en effet pas considérées comme entraînant une modification sensible de l’aliment.

L’aliment non transformé n’est donc pas uniquement l’aliment cru tout juste extrait du sol ou encore vivant. Un kilo de carottes, un steak haché sous vide est non transformé, les haricots verts surgelés, ou encore une salade lavée, découpée et conditionnée sous atmosphère modifiée sont autant de types d’aliments non transformés. Il est aisé de comprendre que la vitalité de chacun de ces aliments et leurs impacts sur la santé et sur l’environnement, notamment, ne sont pas du tout identiques.”

Source : Up’Magazine, 02/10/2019. Florence Arnaud, Maître de Conférences en droit privé au sein de l’Université Paris-Sud, Paris-Saclay. https://up-magazine.info