Cet article est PREMIUM, et nécessite un abonnement payant pour lire la suite
Créez votre compte dès maintenant puis contactez-nous pour accéder aux articles Premium et/ou Lettre Export.
Temps estimé - 4 min
La consommation entre aliments ultra-transformés et mortalité a déjà fait l’objet de publications scientifiques. Toutefois, celles-ci se concentraient souvent sur la mortalité générale ou une cause spécifique, et étaient menées sur des cohortes de taille limitée.
L’objectif de cette étude était d’évaluer l’association entre la consommation alimentaire par degré de transformation et la mortalité à grande échelle.
Pour cela, les auteurs se sont appuyés sur la cohorte EPIC qui regroupe plus de 500 000 participants dans 10 pays européens. Pour cette analyse 428 728 participants de 9 pays (Allemagne, Danemark, Espagne, France, Italie, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suède) ont été inclus. Les sujets ne devaient pas présenter de pathologies à leur inclusion et étaient en moyenne suivis pendant 16 ans. Leur consommation alimentaire a été estimée et catégorisée selon la classification NOVA :
- Nova 1 : aliments peu ou pas transformés
- Nova 2 : ingrédients culinaires transformés
- Nova 3 : aliments transformés
- Nova 4 : aliments ultra-transformés
Si un décès survenait pendant le suivi de la cohorte, sa cause était classée comme suit : toute cause confondue, cancers, maladies cardiovasculaires, maladies cérébrovasculaires, maladies coronariennes, maladies digestives, Parkinson, Alzheimer, suicides, et accidents de transport.
Pendant les 16 années de suivi, 40 016 décès ont été documentés. La consommation d’aliments ultra-transformés était positivement associée à la mortalité générale et à des causes spécifiques (maladies cardiovasculaires, maladies cérébrovasculaires, maladies coronariennes, maladies digestives et Parkinson). En revanche, aucune association n’a été trouvée pour les décès liés aux cancers, aux suicides et à Alzheimer. Une substitution de 10% des aliments transformés et ultra-transformés par une quantité égale d’aliments non-transformés était lié à une réduction de risque de décès.
→ En conclusion, cette étude, la plus vaste à ce jour sur le sujet, confirme l’association entre la consommation d’aliments ultra-transformés et la mortalité, tout en identifiant des nouvelles associations avec la mortalité dues aux maladies digestives et à la maladie de Parkinson.
Les principales limites identifiées par les auteurs sont liées à la classification NOVA, qui pourrait engendrer des erreurs de catégorisation entre les groupes d’aliments. Ces limitations pourraient avoir conduit à une sous-estimation des associations entre aliments ultra-transformés et mortalité.
« Associations between degree of food processing and all-cause and cause-specific mortality: a multicentre prospective cohort analysis in 9 European countries »
Article publié le 8 janvier 2024 dans The Lancet Regional Health – Europe
Lien (article en accès libre) : 10.1016/j.lanepe.2024.101208
Photos d’illustration issues de la banque d’image Picryl. Crédits : NIH