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Amine EL-ORCHE. D’après The American Journal of Clinical Nutrition, août 2017

La classification internationale NOVA, élaborée en 2010 et utilisée dans quelques pays, soutient que le degré de la transformation des aliments – plutôt que l’examen des valeurs nutritionnelles – devrait être principalement considéré pour définir les politiques en matière de nutrition

Elle propose 4 catégories : aliments bruts ou peu transformés, ingrédients culinaires transformés, aliments transformés puis aliments et boissons ultra-transformés (UPFD : ultra-processed foods and drinks). Depuis 2010, plusieurs études scientifiques ont été publiées sur la base de cette classification. Il est d’ailleurs affirmé que la dernière catégorie d’aliments (UPFD) entraîne une augmentation des quantités de sel, de sucres ajoutés et de matières grasses, ainsi que l’utilisation d’additifs dans le but de rendre cette catégorie d’aliments très savoureuse.

Ce commentaire conteste de nombreux arguments de l’utilisation de la classification NOVA pour examiner le lien entre l’alimentation et la santé. Les auteurs pensent qu’il n’existe aucune preuve qui confirme l’idée que les UPFD donnent lieu à des aliments très savoureux associés à un effet quasi-addictif. Par ailleurs, il n’y aurait pas suffisamment de preuves pour confirmer l’affirmation selon laquelle les UPFD – qui dominent l’apport énergétique – donnent lieu à des aliments faibles en micronutriments.

En ce qui concerne l’utilisation de la classification des aliments NOVA dans l’élaboration de directives alimentaires, les chercheurs démontrent que la définition très large des UPFD rend cela impossible. Enfin, les éléments de preuve disponibles ne permettraient pas de penser que la mondialisation de l’alimentation soit le moteur d’une augmentation de l’apport des UPFD dans les pays à revenu faible ou moyen.

En conclusion, selon les auteurs de cette étude, la classification NOVA semble avoir peu d’avantages par rapport à l’approche épidémiologique actuelle qui repose sur le lien entre les apports nutritifs et les maladies chroniques avec une identification ultérieure des aliments qui méritent d’être considérés dans les stratégies de santé publique et de nutrition.


Référence : Gibney, M. J., Forde, C. G., Mullally, D., & Gibney, E. R. (2017). Ultra-processed foods in human health: a critical appraisal. The American Journal of Clinical Nutrition, 106(3), 717-724.