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Deux grandes familles d’acides gras poly-insaturés existent : les oméga-6, et les oméga-3. Dans un premier temps, vers les années 1980, ce sont surtout les oméga-6 qui avaient le vent en poupe : symboles des acides gras poly-insaturés permettant de réduire le cholestérol, au contraire des acides gras saturés, les oméga-6 ont vu leur consommation encouragée. L’huile de tournesol avait alors une certaine notoriété. Ce n’est qu’un peu plus tard que les oméga-3 et leurs effets santé ont été suggérés, puis mis en évidence : d’abord sur la santé cardiovasculaire, puis plus récemment sur l’inflammation de bas grade. En 2011, les recommandations de l’Anses concernant les apports en acides gras, et tout particulièrement sur le ratio oméga-6/oméga-3 (actuellement proche de 8, et qu’il faudrait ramener aux alentours de 4), entérine l’importance de la balance entre ces deux grandes familles d’acides gras poly-insaturés. Beaucoup interpréteront alors ces recommandations comme un passe-droit pour délaisser les oméga-6 (considérés comme pro-inflammatoires), au profit des oméga-3.

L’acide linoléique, précurseur de la famille des oméga-6, est néanmoins un acide gras essentiel qu’il convient de ne pas oublier, et aux impacts physiologiques encore mal déterminés. La présente étude épidémiologique, menée par des chercheurs américains de renom, porte précisément sur les liens entre apports en acide linoléique et risque de diabète de type 2. Les chercheurs ont pour cela passé en revue toutes les études épidémiologiques prospectives renseignant les apports en acide linoléique, les marqueurs biochimiques de cet apport en acide linoléique, et le lien avec les nouveaux cas de diabète de type 2.

Au total, 31 études ont été incluses dans cette méta-analyse, correspondant à près de 300 000 personnes dont les apports en acide linoléique ont été enregistrés et au sein desquelles les cas de diabète ont été documentés sur plusieurs années. D’une part, les apports en acide linoléique sont corrélés négativement avec le risque de diabète : les plus forts apports sont associés à un risque réduit (significativemen) de 6% de diabète de type 2. D’autre part, les marqueurs biochimiques de cet apport en acide linoléique sont également corrélés négativement avec le risque de diabète de type 2.

Comme toujours sur ce type d’étude, se pose la question de la causalité de cette association. Même s’il s’agit d’études prospectives, qui réduisent a priori le biais de causalité inverse, ce risque ne peut être complètement exclu. D’autant que les quelques études cliniques de supplémentation en acide linoléique ont montré un effet neutre de cet acide gras sur des marqueurs du diabète de type 2, à défaut de montrer un réel bénéfice. Par ailleurs, dans la mesure où le diabète type 2 comporte une composante inflammatoire de bas grade, et que la famille des oméga-6 a tendance à favoriser cette inflammation de bas grade, les résultats de cette étude paraissent étonnants au premier abord, et revalorisent même l’image des oméga-6. Il faudra donc des essais cliniques pour confirmer ces résultats et pour, éventuellement réviser les recommandations nutritionnelles actuellement en vigueur.

 

Dietary Intake of Linoleic Acid, Its Concentrations, and the Risk of Type 2 Diabetes: A Systematic Review and Dose-Response Meta-analysis of Prospective Cohort Studies.

Article publié le 20 août 2021 dans Diabetes Care.

Lien (accès restreint) : https://doi.org/10.2337/dc21-0438

 

 

Lire également l’éditorial associé à cet article.

Dietary Linoleic Acid: Will Modifying Dietary Fat Quality Reduce the Risk of Type 2 Diabetes?

Article publié le 20 août 2021 dans Diabetes Care.

Lien (open access) : https://doi.org/10.2337/dci21-0031