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Dans un contexte où la sensibilisation au bien-être animal gagne en importance, l’établissement de référentiels clairs et rigoureux pour l’étiquetage des produits alimentaires devient crucial. Ces lignes directrices visent à offrir des normes fiables et transparentes, permettant aux consommateurs de faire des choix éclairés et éthiques. En réponse à cette préoccupation croissante, l’Anses a publié des lignes directrices pour élaborer un étiquetage des produits d’origine animale axé sur le bien-être des animaux d’élevage. Cette initiative vise à harmoniser les étiquetages existants et futurs en Europe, en utilisant des critères scientifiques pour évaluer directement le bien-être des animaux, plutôt que de se limiter aux conditions d’élevage.

L’une des principales caractéristiques de cette proposition est l’utilisation d’indicateurs mesurés directement sur les animaux, afin de refléter leur état de bien-être réel. Cette approche inclut également les conditions de vie des ascendants des animaux producteurs de denrées alimentaires, soulignant l’importance de prendre en compte toute la chaîne de production. L’Anses propose une classification à cinq niveaux de bien-être, de A (meilleur) à E (respect minimal des exigences légales européennes), afin de faciliter la compréhension pour les consommateurs et d’encourager les producteurs à améliorer progressivement le bien-être animal.

La plupart des labels actuels se concentrent sur les méthodes d’élevage et les moyens mis en œuvre pour améliorer le bien-être des animaux, mais cela peut être insuffisant. Par exemple, un élevage de poules pondeuses peut disposer de perchoirs, mais si ceux-ci ne sont pas utilisés par les poules parce qu’ils ne sont pas adaptés, cela ne contribue pas à leur bien-être. Les experts de l’Anses recommandent donc de centrer les critères d’évaluation sur l’état de bien-être des animaux, mesuré directement sur eux-mêmes. Selon la définition du bien-être animal proposée par l’Anses en 2018, il s’agit de l’état mental et physique positif lié à la satisfaction des besoins physiologiques et comportementaux des animaux, ainsi qu’à leurs attentes, cet état variant en fonction de la perception de la situation par l’animal.

En outre, l’évaluation doit inclure les animaux reproducteurs dans les élevages de sélection-multiplication, car leurs conditions de vie influencent la génération suivante de producteurs de denrées alimentaires. Si aucune information sur les ascendants n’est disponible, les produits ne devraient pas obtenir un classement supérieur au niveau C.

Les experts ont identifié divers facteurs pouvant impacter le bien-être animal à chaque étape de sa vie, tels que les caractéristiques génétiques, les techniques d’élevage, la formation de l’éleveur, l’hébergement, l’alimentation, les pratiques de santé animale, la reproduction, le transport et l’abattage. Chaque facteur est associé à des critères scientifiques mesurables et des indicateurs, ainsi que des recommandations pour améliorer le bien-être animal. Par exemple, pour l’alimentation, il est important que la nourriture soit accessible et adaptée à l’espèce et à l’âge de l’animal, tout en permettant la satisfaction des besoins comportementaux liés à l’activité alimentaire.

Ce référentiel scientifique est destiné aux parties prenantes françaises et européennes qui projettent de construire un étiquetage du bien-être animal. Il devra être décliné pour chaque filière ou catégorie d’animaux, et élaboré en collaboration avec les professionnels de l’élevage, les associations de protection animale et les scientifiques. L’objectif est de rendre ce référentiel accessible et transparent pour informer les consommateurs sur les indicateurs pris en compte pour évaluer le bien-être des animaux. Les coûts liés à l’amélioration du bien-être animal et à son évaluation devraient être partagés par l’ensemble des acteurs concernés, en réponse aux enjeux éthiques et à la demande croissante de la société pour une meilleure prise en compte du bien-être des animaux.

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Sources :