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S’il y a bien une alimentation qui fait parler en nutrition humaine, c’est le régime méditerranéen. Associé à une multitude de bénéfices santé à long terme, ce régime est caractérisé par une consommation élevée de légumes, de légumineuses, de fruits, de noix, de céréales, de poissons et de fruits de mer, d’huile d’olive vierge, et une consommation modérée de viande, de produits laitiers et de vin.

Bien que cette alimentation soit célèbre, les études épidémiologiques rapportent parfois des associations relativement faibles entre l’adhérence à ce régime, et ses effets santé. Les chercheurs attribuent ces résultats à une évaluation subjective du régime méditerranéen, à la fois par les volontaires des études mais aussi par les investigateurs. Des critères « objectifs » manquent pour le moment, à l’instar de biomarqueurs plasmatiques, qui seraient de meilleurs marqueurs que des questionnaires alimentaires.

Dans cette étude, un consortium de chercheurs a souhaité justement mettre en évidence des biomarqueurs du régime méditerranéen à partir de données cliniques. Deux études ont été effectuées dans cet objectif : d’abord un essai clinique, puis le recours à des données épidémiologiques observationnelles.

Dans un premier temps, un essai clinique randomisé contrôlé a été mené sur 166 volontaires australiens, âgés de plus de 65 ans. De manière aléatoire, les volontaires ont été répartis soit dans le groupe expérimental (régime méditerranéen), soit dans le groupe placebo (alimentation normale, inchangée) ; et ce pendant une durée de 6 mois. Les aliments suivants, caractéristiques du régime méditerranéen, ont été fournis aux volontaires du groupe expérimental : huile d’olive vierge, yaourt grec allégé, noix non salées, légumineuses en conserve et thon en conserve. Des rendez-vous bi-mensuels avec un diététicien étaient également au programme pour ces volontaires. Les analyses plasmatiques ont permis de quantifier un certain nombre de molécules, molécules pouvant être discriminantes entre les deux groupes. Cet essai clinique a permis aux chercheurs d’identifier une combinaison linéaire de molécules permettant de prédire l’observance au régime méditerranéen : 5 caroténoïdes, mais aussi 24 acides gras. Cette combinaison linéaire permet donc de dériver un « score » global, à partir de ces 29 biomarqueurs.

Il était nécessaire de « valider » de manière extérieure la pertinence de ce score. Pour ce faire, les chercheurs ont utilisé d’autres données épidémiologiques, à savoir les données de la cohorte EPIC-InterAct. Cette étude regroupe les données de plus de 12 000 personnes dans 8 pays européens (dont la France), et avait pour objectif de corréler des marqueurs plasmatiques avec le risque de diabète de type 2. Les chercheurs ont au préalable vérifié que les 29 biomarqueurs identifiés étaient bien mesurés chez les 12 000 personnes de l’étude EPIC-InterAct. Comme attendu, une corrélation significative a été retrouvée entre le « score » dérivé des 29 biomarqueurs, et le risque de diabète de type 2 au sein de la cohorte EPIC-InterAct.

Il s’agit de la toute première étude capable de dériver un « score » permettant de mesurer de manière assez fiable l’observance à un régime méditerranéen, score ayant fait l’objet d’une validation sur une cohorte épidémiologique. Reste cependant à valider ce score sur d’autres études, en espérant que ces études ont préalablement dosé un grand nombre de marqueurs plasmatiques – dont les biomarqueurs identifiés dans cette étude.

 

A nutritional biomarker score of the Mediterranean diet and incident type 2 diabetes: Integrated analysis of data from the MedLey randomised controlled trial and the EPIC-InterAct case-cohort study.

Article publié le 27 avril 2023 dans PLoS Medicine.

Lien (open access) : https://doi.org/10.1371/journal.pmed.1004221