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Le vieillissement est régulièrement associé à la notion de dénutrition. La Haute Autorité de Santé, en 2007, avait recommandé des apports accrus en protéines pour lutter contre la dénutrition, et ainsi « retarder » le plus possible les pertes de masse et de force musculaire. Néanmoins, la quantité de protéines ne suffit parfois pas : la qualité, et notamment le type d’acides aminés, importe également. La leucine est désormais identifiée comme un régulateur puissant des voies de signalisation, conduisant à la synthèse de protéines, et donc de masse musculaire. De ce fait, les recommandations actuelles en leucine sont les suivantes aux États-Unis : 34 mg/kg poids corporel/jour pour le besoin moyen (BM), et 42 mg/kg poids corporel/jour pour la référence nutritionnelle pour la population (RNP).

Cela étant, les chercheurs savent aussi que le métabolisme des acides aminés est perturbé chez le sujet âgé. Deux principaux points sont identifiés : la rétention splanchnique de la leucine, ainsi que son efficacité à stimuler la synthèse protéique. Ces deux points sont significativement altérés chez le sujet âgé, et peut-être pas suffisamment pris en compte dans les recommandations établies. Idéalement, ces points devraient être mesurés cliniquement pour évaluer avec précision les besoins nutritionnels en leucine ; mais, jusqu’à présent, de telles mesures ont été considérées comme très invasives chez le sujet âgé.

Cette étude répond précisément au besoin d’expérimentations certes invasives, mais néanmoins nécessaires pour évaluer avec précision les besoins en nutriments chez des sujets âgés. Dans cette étude, 16 personnes de plus de 60 ans ont été recrutées : chez toutes ces personnes, l’indice d’oxydation des acides aminés a été mesuré. L’objectif est de visualiser l’oxydation des acides aminés en fonction d’un apport accru en leucine : les acides aminés sont oxydés pour produire de l’énergie, mais à partir d’un certain apport, un « plateau » est atteint, signifiant que les acides aminés peuvent être disponibles pour, par exemple, servir à la synthèse de protéines. En identifiant ce plateau, les chercheurs identifient donc une quantité de leucine pouvant correspondre à un besoin nutritionnel.

Cette expérience a permis aux chercheurs canadiens d’identifier deux plateaux d’apport en leucine, dépendant du sexe de la personne. Ces plateaux ont les valeurs suivantes : 77,8 mg/kg poids corporel/jour pour les hommes, et 78,2 mg/kg poids corporel/jour pour les femmes. En moyenne, cela donne un plateau de 78,5 mg leucine/kg poids corporel/jour. En fait, ces valeurs correspondent à plus du double des recommandations actuelles en leucine : compte tenu des rôles physiologiques de la leucine, notamment vis-à-vis de la synthèse de masse maigre, les auteurs recommandent de réviser à la hausse les recommandations nutritionnelles en cet acide aminé.

 

Dietary leucine requirement of older men and women is higher than current recommendations.

Article publié le 16 décembre 2020 dans The American Journal of Clinical Nutrition.

Lien (accès restreint) : https://doi.org/10.1093/ajcn/nqaa323