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Les protéines végétales, comparativement aux protéines animales, pâtissent toujours de leur réputation d’être de moins bonne « qualité » que les protéines animales. Par qualité, il faut entendre deux aspects : la capacité d’une protéine à répondre aux besoins nutritionnels en acides aminés, et la capacité d’une protéine à être digestible, c’est-à-dire que les acides aminés soient effectivement biodisponibles pour l’organisme. Dans les deux cas, les consommateurs estiment que les protéines végétales ne font pas le poids face aux protéines animales : les premières ne comportent en effet pas tous les acides aminés indispensables en quantités suffisantes, de sorte qu’il faut combiner les sources de protéines végétales pour assurer les apports. Même tendance concernant la biodisponibilité : celle-ci est théoriquement réduite avec les protéines végétales, en raison des facteurs anti-nutritionnels résiduels.

Par rapport à la digestibilité en tant que telle, plusieurs méthodes existent pour mesurer la biodisponibilité effective des acides aminés issus de la digestion des protéines. Comme toujours, la méthode clinique est la plus fiable, mais demeure forcément rare car invasive et très coûteuse. Cette étude française avait donc pour objectif de mesurer la digestibilité iléale réelle d’acides aminés issus d’isolats de protéines de tournesol, de manière clinique : les protéines de tournesol ne sont en effet pas encore valorisées aujourd’hui, et pourraient devenir une nouvelle source de protéines stratégique. Les protéines de tournesol ont été incorporées dans deux matrices alimentaires : des biscuits au chocolat (formulés par les équipes R&D de Foodinnov Nutrition), et des compotes de pommes. Des traceurs isotopiques ont bien évidemment été utilisés, afin de suivre dans le plasma des volontaires la hausse des acides aminés, permettant ainsi de mesurer leur biodisponibilité.

L’étude montre une digestibilité iléale vraie proche de 90%, sur les deux matrices alimentaires considérées. Cette valeur est plus élevée que les données non cliniques qui avaient été obtenues sur d’autre isolats de protéines de tournesol, valeurs qui oscillaient entre 72 et 82 % sur des modèles porcins. Elle est en revanche plus faible que la digestibilité mesurée expérimentalement chez des rats, qui était de 95%. L’étude, qui dépend évidemment de l’isolat utilisé et de la qualité d’extraction des facteurs anti-nutritionnels, montre donc que les protéines végétales peuvent avoir une excellente digestibilité ; même si cette digestibilité doit évidemment être couplée au profil en acides aminés pour pouvoir formellement conclure quant à la qualité globale de la protéine.

 

The true amino acid digestibility of 15N-labelled sunflower biscuits determined with ileal balance and dual isotope methods in healthy humans.

Article publié le 15 décembre 2021 dans The Journal of Nutrition.

Lien (accès restreint) : https://doi.org/10.1093/jn/nxab423