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L’alimentation joue un rôle de premier plan pour les sportifs : pas seulement le jour de la compétition, mais aussi pendant toute la période d’entraînement. Bien que moins visible, l’entraînement est déterminant, et des stratégies nutritionnelles existent pour améliorer cette période de préparation. Sans surprise, les glucides occupent une place de choix dans cette période. En matière de nutrition sportive, l’intérêt pour l’alimentation cétogène a été relancé il y a quelques années. Pour le moment, les résultats de cette alimentation lors d’efforts de « compétition » ont été mitigés, pour ne pas dire négatifs. Pour le moment, les travaux de recherche concernant la période d’entraînement sont limités.

Dans cette étude australienne, 21 volontaires, pratiquant la marche sportive à un haut niveau, ont été recrutés. Trois alimentations ont été comparées dans cet essai clinique : une alimentation riche en glucides, une périodisation de l’apport glucidique, et une alimentation cétogène. Les volontaires ont été répartis de manière aléatoire dans chaque groupe expérimental, qui a duré au total trois semaines. Chaque semaine, et ce pendant ces trois semaines, chaque volontaire a eu pour instruction de réaliser 6 sessions d’entraînement, accompagnées de séances supplémentaires à la discrétion de chaque athlète. Ces 6 sessions étaient les suivantes :un entraînement par intervalles (10 efforts d’1 km sur un cycle de 6 minutes), un tempo run (14 km avec un dénivelé de 450 m), deux sessions de marche longue distance (25-40 km) et deux sessions de marche courte distance (8-12 km). Avant et après chaque session d’entraînement, des prélèvements sanguins par ponction capillaire au doigt ont été effectués pour mesurer les concentrations en lactate, en glucose et en corps cétoniques. Des mesures de performance (vitesse, temps) ont été effectuées pour voir l’effet des différents régimes sur cette performance.

Le principal résultat concerne le volume d’effort réalisé par les athlètes ayant eu un régime cétogène : la distance totale parcourue par les athlètes de ce groupe était significativement plus faible, en comparaison avec les deux autres groupes expérimentaux. Pour autant, l’intensité des entraînements était la même, quels que soient les groupes expérimentaux. De manière concordante avec une moindre distance parcourue, dans les entraînements par intervalles, les chercheurs ont constaté une vitesse de marche significativement plus faible chez les athlètes ayant eu un régime cétogène, par rapport aux deux autres régimes ; de même, lors des tempo runs, la vitesse des athlètes nourris au régime cétogène était significativement plus faible.

Dans la mesure où le design expérimental n’était pas en cross-over, la question de différences entre les athlètes peut se poser pour expliquer une partie des différences observées. Pour autant, ces résultats sont en accord avec les données obtenues lors d’efforts mimant des séances de compétition, montrant une absence, voire une diminution de la performance sportive après un régime cétogène. Estimant que chaque sportif est libre de ses propres choix, les auteurs considèrent qu’un régime cétogène peut être adopté, mais recommandent en conséquence aux athlètes d’adapter leurs entraînements : considérant en effet qu’une baisse des performances à l’entraînement peut avoir des répercussions négatives, à la fois sur le plan physiologique et moral.

 

Adherence to a Ketogenic Low-Carbohydrate, High-Fat Diet Is Associated With Diminished Training Quality in Elite Racewalkers.

Article publié le 1er juin 2023 dans l’International Journal of Sports Physiology and Performance.

Lien (open access) : https://doi.org/10.1123/ijspp.2022-0351