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Consommer régulièrement des fruits et des légumes fait partie de la majorité des recommandations nutritionnelles dans le monde. En tant que fruit, l’avocat, comporte une certaine quantité de fibres, mais aussi d’acides gras mono-insaturés et de caroténoïdes. En particulier, l’association fibres et acides gras mono-insaturés végétaux ont fait l’objet de nombreux travaux de recherche, vis-à-vis du risque de diabète de type 2, avec plusieurs études montrant un risque réduit de diabète de type 2 avec des alimentations riches en ces composés. Plus spécifiquement concernant l’avocat, des études épidémiologiques observationnelles l’ont associé à une meilleure santé métabolique : moins d’adiposité abdominale, mais aussi moindre probabilité de prise de poids.

Comme toujours, ces études observationnelles suggèrent des liens, mais la causalité reste à démontrer, tout comme les mécanismes d’action de l’avocat pour contribuer à une meilleure santé métabolique. Dans cette étude clinique, des chercheurs américains ont donc essayé de comprendre comment la consommation d’avocat pouvait impacter (positivement a priori) l’insulino-résistance, la glycémie ainsi que la fonction pancréatique. 105 adultes en surpoids ou obèses ont participé à cette étude. Deux groupes ont été créés : un groupe expérimental (1 avocat par jour pendant 12 semaines), et un groupe contrôle (alimentation comportant la même quantité d’énergie). Les quantités de tissus adipeux, à la fois viscéral et sous-cutané, ont été évaluées, tout comme des paramètres plasmatiques (glycémie, insulinémie, puis mesure de la sensibilité à l’insuline).

Contre toute attente, le groupe contrôle a eu une réduction significativement plus grande en tissu adipeux sous-cutané abdominal que le groupe expérimental. Les chercheurs ont alors postulé une différence d’impact entre les hommes et les femmes participant à l’étude, dans la mesure où il existe un dimorphisme sexuel concernant le tissu adipeux. Et effectivement, des différences peuvent être trouvées en stratifiant de cette manière, entre le groupe contrôle et le groupe expérimental : notamment concernant le tissu adipeux viscéral, et le ratio entre tissu adipeux viscéral et tissu adipeux sous-cutané. Pour ces deux types de tissus adipeux, la consommation d’avocat n’a eu aucun impact chez les hommes. En revanche, qu’il s’agisse des hommes ou des femmes, la consommation d’avocat n’a pas eu d’impact significatif sur la glycémie et les taux d’insuline.

Puisqu’un effet significatif sur le tissu adipeux viscéral avait été trouvé chez les femmes, on pouvait penser que cet effet se serait répercuté sur la glycémie, l’insulinémie ou la mesure de la sensibilité à l’insuline, ce qui n’a pas été le cas. Le tissu adipeux viscéral est en effet considéré comme le plus impactant vis-à-vis du diabète de type 2 et de l’obésité, notamment à cause de sa fonction endocrine (que n’a pas le tissu adipeux sous-cutané). Les chercheurs n’avancent pas vraiment d’hypothèses pour expliquer cette absence d’effet, même si l’on peut penser que l’absence d’impact sur le tissu adipeux sous-cutané (qui contribue tout de même au turnover des acides gras libres) peut être mis en cause. En tous les cas, l’étude montre la pertinence, du moins chez les femmes, de la consommation d’un avocat par jour en vue de la réduction de l’adiposité viscérale.

 

Avocado Consumption, Abdominal Adiposity, and Oral Glucose Tolerance Among Persons with Overweight and Obesity.

Article publié le 30 juin 2021 dans The Journal of Nutrition.

Lien (open access) : https://doi.org/10.1093/jn/nxab187