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La durabilité dans l’industrie agroalimentaire a pris une ampleur croissante au cours des deux dernières décennies.

Cette étude fait une analyse approfondie de la base de données mondiale sur les nouveaux produits (Mintel GNPD), en se concentrant sur les SCL (Signaux de Caractéristiques de Durabilité) dans 19 pays européens et 24 catégories de produits, couvrant la période de 2005 à 2021. Avec un échantillon riche de 7603 observations, cette étude montre l’importance croissante des SCL dans la stratégie de mise sur le marché des nouveaux produits.

En 2005, la présence d’allégations et labels de durabilité sur les produits alimentaires européens était marginale, avec une part moyenne de seulement 3 %. Cependant, en 2021, cette proportion a grimpé à environ 50 % des nouveaux produits, ce qui représente une augmentation annuelle moyenne de 2,8 %. Cette forte progression illustre une prise de conscience collective des consommateurs pour des produits plus respectueux de l’environnement et potentiellement, une réponse proactive des entreprises face à des réglementations en matière de durabilité de plus en plus contraignantes.

Toutefois, cette tendance n’est pas uniforme à travers l’Europe. Certains pays affichent une adoption plus marquée des allégations et labels de durabilité, influencée par des différences dans les cadres réglementaires nationaux, les préférences des consommateurs et les niveaux de revenu. De plus, la nature des signes de durabilité varie également entre les catégories de produits. Par exemple, les produits alimentaires dans des segments comme les produits laitiers ou les boissons tendent à incorporer plus souvent de type d’allégation et label que d’autres catégories comme les snacks ou les produits surgelés.

Les allégations environnementales dominent largement cette progression, représentant 68,8 % de l’augmentation globale des signes de durabilité. Cela se traduit par des mentions sur la réduction des émissions de carbone, l’utilisation d’ingrédients biologiques, ou encore la gestion durable des ressources.

Cette évolution montre une réelle appétence des entreprises pour répondre aux attentes des consommateurs soucieux de durabilité. En effet, les labels, certificats et autres signaux environnementaux et sociaux deviennent de véritables atouts marketing, permettant aux entreprises de se différencier dans un marché de plus en plus concurrentiel.

Cependant, l’étude soulève plusieurs limites, notamment dans la capacité à distinguer les types de signe de durabilité et leur application pratique. Par exemple, un label contrôlé par un tiers, comme une certification officielle, peut offrir plus de garanties aux consommateurs qu’un label auto-déclaré, mais cette distinction ne se reflète pas dans les données. De plus, il est probable que des labels aux exigences strictes en matière de durabilité aient un impact plus significatif sur l’environnement et la société que des labels plus souples ou mal définis.

Enfin, les facteurs qui expliquent les disparités nationales dans l’adoption des allégations et labels de durabilité méritent d’être explorés davantage. Le revenu des consommateurs, leur sensibilisation aux problématiques environnementales et sociales, ainsi que le cadre réglementaire de chaque pays influencent très probablement l’intégration de ces mentions dans les stratégies de marketing des entreprises. Des recherches futures pourraient également s’intéresser à la façon dont les entreprises adaptent leurs stratégies selon les caractéristiques des consommateurs dans différents pays, et comment cette variation impacte l’implémentation de ces mentions.

L’étude met en lumière une tendance significative vers plus de durabilité dans le secteur agroalimentaire européen, mais elle révèle également la complexité de cette transition, nécessitant des analyses plus fines pour mieux comprendre les dynamiques à l’œuvre.

Source : Non, K. , Antonioli, F. , et Ciaian, P. ( 2024 ). Tendances des allégations et des labels de durabilité pour les produits alimentaires nouvellement introduits dans certains pays européens . Agribusiness , 40 , 371 – 390 . https://doi.org/10.1002/agr.21894