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Les maladies cardiovasculaires font près de 17 millions de morts par an et plusieurs facteurs de risques existent et co-existent. Les interventions diététiques font partie des solutions utilisées pour réduire ces facteurs de risques et prévenir l’apparition des maladies cardiovasculaires. Cette revue parapluie s’est intéressé aux effets de différents régimes alimentaires sur les facteurs de risque cardio-métaboliques.
Les auteurs ont recensé les méta-analyses d’essais cliniques randomisés portant sur les régimes alimentaires et sur des populations adultes présentant au moins un facteur de risque cardiovasculaire (dyslipidémie, hypertension, syndrome métabolique, diabète de type 2 ou obésité) mais n’ayant pas encore développé de maladie cardiovasculaire. Ils ont ensuite analysé les revues sélectionnées pour établir leur qualité et ont classé les associations selon le niveau de preuve (fort, très suggestif, suggestif, faible).
Finalement, 25 méta-analyses ont été incluses dans cette étude. Elles portaient sur différents régimes :
- 3 sur les régimes à faible indice glycémique
- 5 sur les régimes cétogènes
- 5 sur les régimes pauvres en glucides
- 2 sur le régime nordique
- 2 sur les régimes végétariens/végétaliens
- 2 sur le régime méditerranéen
- 2 sur les régimes riches en protéines
- 1 sur le régime portfolio
- 1 sur le régime DASH
- 2 comparants différents régimes
Les paramètres cardio-métaboliques étudiés étaient : cholestérol total, triglycérides, cholestérol HDL et LDL, poids corporel, IMC, pression artérielle systolique et diastolique, HbA1c, glycémie et insulinémie à jeun. Suivant le système de notation AMSTAR2, les auteurs ont considéré que la qualité de tous les articles sélectionnés était faible (x 7) ou très faible (x 18).
Le régime méditerranéen, est caractérisé par une forte consommation d’acide gras monoinsaturés, de polyphénols venant de la consommation quotidienne de fruits et légumes, de céréales entières, de légumineuses et de produits laitiers. Selon cette étude, les preuves sont seulement suggestives concernant l’effet du régime méditerranéen sur l’IMC, HbA1c et l’insulinémie, mais il faut noter que plusieurs études ont déjà montré que ce régime était associé à une diminution du risque de développer un syndrome métabolique ou une maladie cardiovasculaire.
Le régime pauvre en glucides est, comme son nom l’indique, un régime restreignant la consommation de glucides (notamment raffinés et à haut index glycémique). Cette revue montre qu’il existe des preuves fortes que ce régime permet de diminuer la pression artérielle systolique, le taux de triglycérides, le poids corporel et d’améliorer la résistance à l’insuline. De plus, il existe des preuves très suggestives sur l’amélioration du profil lipidique, de la pression sanguine, et de l’IMC.
Le régime à faible indice glycémique, consiste à privilégier des aliments avec un indice glycémique inférieur à 55 (la plupart des fruits et légumes, légumes secs, céréales en grains, lait et produits laitiers, viandes). Il existe, selon cette étude, une preuve forte qu’il peut permettre d’améliorer le poids corporel et une preuve très suggestive qu’il permet de diminuer la glycémie à jeun.
Le régime cétogène est caractérisé par un faible apport en glucides, un apport modéré en protéines et un apport sans restriction en lipides. Aucune association listée dans cet article n’a été considérée comme forte ou très suggestive.
Le régime riche en protéines correspond à un régime avec un apport en protéines supérieur aux recommandations (1,0 g/kg/jour). Bien que ce type de régime alimentaire soit populaire, aucune preuve suggestive ou forte n’a été mise en avant par cette étude.
Le régime DASH, est un régime développé pour lutter contre l’hypertension, et il consiste quotidiennement à ingérer l’équivalent de 7 portions de glucides, 2 portions de produits laitiers, moins de 2 portions de viande rouge, 5 portions de légumes, 5 portions de fruits ainsi que 2 à 3 portions de noix et graines par semaines. Cette étude a permis de montrer son effet sur l’hypertension (pression artérielle systolique) mais la preuve a été considérée seulement comme très suggestive et non pas forte.
Le régime Portfolio, est un régime à base de produits végétaux : 42 g de noix, 50 g de protéines végétales, 20 g de fibre solubles (oranges, baies, pommes…) et 2 g de stérols venant de margarine enrichie. L’étude a seulement mis en avant une association très suggestive de ce régime sur le profil lipidique.
Le régime nordique, ou régime de la mer Baltique, est caractérisé par la consommation de céréales entières, de fruits (baies, pommes, poires), de légumes, de légumineuses, d’huile de colza, de poissons gras (saumon), de fruits de mer, de viande blanche, et de produits laitiers allégés en matières grasses. Il a seulement été montré une preuve très suggestive de son bénéfice sur l’athérosclérose.
Enfin, le régime végétarien strict, exclut toute viande animale et est riche en fibres, certaines vitamines et minéraux, oméga-6. L’étude n’a pas permis de trouver de preuves fortes d’un bénéfice de ce régime même si plusieurs études ont montré qu’il permettait de réduire le risque cardiovasculaire.
→ En conclusion, certains régimes alimentaires comme celui à faible indice glycémique, DASH, Portfolio ou nordique ont des effets bénéfiques sur les facteurs de risques cardiovasculaires traditionnels et pourraient réduire les événements liés à l’athérosclérose.
« Effect of Different Dietary Patterns on Cardiometabolic Risk Factors: An Umbrella Review of Systematic Reviews and Meta-Analyses »
Article publié le 13 novembre 2024 dans Nutrients
Lien (article en accès libre) : doi.org/10.3390/nu16223873
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