Cet article est PREMIUM, et nécessite un abonnement payant pour lire la suite

Je m’identifie
Créer mon compte

Créez votre compte dès maintenant puis contactez-nous pour accéder aux articles Premium et/ou Lettre Export.

Inscription

Temps estimé - 4 min

Par Marie Déniel. D’après Le Monde, 7 avril 2008.

La promotion de l’arrivée en France du Red Bull bat son plein et pour cause : après 12 ans d’interdiction, la boisson énergisante flanquée de son célèbre taureau rouge et assortie de son slogan « Red Bull donne des ailes » est enfin commercialisée en France.
Et pourtant, jusqu’au début des années 1990, la plupart des pays européens en interdisent l’importation. Le taux élevé de caféine et les effets incertains de la taurine suscitent l’inquiétude. A partir de 1992, les barrières réglementaires tombent : Hongrie, Grande-Bretagne, puis Allemagne en 1994. En 1997, Red Bull conquiert les Etats-Unis, la patrie de Coca-Cola où il écoule un tiers de sa production. Restait à conquérir le marché français.

Aujourd’hui, Dieter Mateschitz (DG de Red Bull) a contourné les réserves de l’AFSSA sur sa boisson en reformulant la composition chimique de celle-ci : la version française ne contient ni taurine, ni glucuronolactone, son taux de caféine est plus faible mais il est enrichi en arginine. Malgré ces modifications majeures, l’emballage reste identique à l’original avec une mention : "à base d’arginine et caféine".

Aussi, le dossier a été présenté à la DGCCRF sous le nom de « Bullit », autre marque du groupe commercialisée dans d’autres pays et bien distincte du fameux Red Bull. «La société Red Bull nous a effectivement contactés il y a trois mois environ pour nous informer de son intention de vendre sous la marque Red Bull du produit Bullit. La demande officielle de commercialisation portait sur le produit Bullit », soulignait la DGCCRF qui se réserve la possibilité d’approfondir son enquête. Chez Red Bull France, on dit ne pas comprendre : "l’autorisation de commercialisation est obtenue pour la formule, pas pour le nom", explique le département communication. Même si la recette est rentrée dans le rang, la boisson garde son côté sulfureux…

En attendant, la société mère de Red Bull engrange les profits. Forte d’un chiffre d’affaires de 3 milliards d’euros et de plus de 3,5 milliards de canettes vendues dans 140 pays, la florissante firme autrichienne, leader mondial des boissons énergétiques (70% du marché), est née d’un étrange concours de circonstances. Lors d’un déplacement en Asie en 1984, un jeune vendeur de dentifrice de Procter and Gamble, Dieter Mateschitz, croise un homme d’affaires thaïlandais, Chaleo Yoovidhya, qui fournit à ses employés, chauffeurs de camion, une boisson énergétique à base de taurine (un dérivé de la caféine) pour les maintenir en éveil. Le nom de ce produit miracle : Krating Daeng (en thaï : Taureau rouge ou Red Bull). Mateschitz est conquis. Les deux hommes s’associent et déposent le brevet en Europe, sous le nom de Red Bull.