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La publicité pour les aliments fait souvent débat, en particulier pour les enfants et adolescents à l’heure où les taux d’obésité dans les pays occidentaux n’ont jamais été aussi élevés. Les travaux de recherche en comportement alimentaire ont bien démontré le rôle du « conditionnement » dès le plus jeune âge, avec un impact sur le comportement alimentaire à l’état adulte. De ce fait, et notamment dans le contexte de l’apposition du Nutri-Score sur les aliments, se pose la question de la publicité pour des aliments jugés « mauvais » en cas de consommation excessive.

Si la publicité pour aliments fait immédiatement penser à la télévision, un domaine semble moins scruté que les autres, du moins pour l’instant : celui des réseaux sociaux. Ces derniers sont en effet de plus en plus sujets à la publicité, et la publicité pour les aliments (y compris ceux jugés « mauvais ») n’y échappe pas.

Cette étude originale, menée par des chercheurs américains, porte sur l’impact des réseaux sociaux (en l’occurrence Instagram) sur la perception de la publicité pour aliments, chez les adolescents. Trois expériences ont été effectués dans cette étude, menée sur 832 adolescents âgés de 13 à 17 ans. Dans la première expérience, les participants devaient reconnaître si une « publicité » pour un aliment était diffusée de manière « classique », ou bien sur Instagram. Dans la seconde expérience, l’objectif est plus de visualiser l’effet de l’origine de la publicité (« classique », ou bien Instagram) sur la perception des aliments : ainsi, les volontaires ont été amenés à classer les aliments en fonction de l’origine de la publicité. Deux sous-conditions ont été définies : une première où les participants ne voyaient pas la provenance de la publicité (condition aveugle), et une seconde où les participants étaient avertis de l’origine de la publicité (condition en non aveugle).

Les résultats de la première expérience montrent une réelle confusion de la part des adolescents concernant les publicités « traditionnelles » et celles provenant d’Instagram. Pire, lors de la seconde expérience en condition non aveugle, les participants ont mieux noté les aliments issus de publicités provenant d’Instagram, que les publicités traditionnelles. Ces deux résultats montrent en fait qu’Instagram « altère » la perception des aliments, même potentiellement des aliments jugés « mauvais » pour la santé en cas de consommation excessive.

L’étude, dont les résultats sont à confirmer par d’autres, suggère que les politiques de santé publique ne doivent pas s’arrêter aux formes « traditionnelles » de publicité, mais doivent également prendre en compte l’évolution des réseaux sociaux.

 

How Food Marketing on Instagram Shapes Adolescents’ Food Preferences: Online Randomized Trial.

Article publié le 22 octobre 2021 dans The Journal of Medical Internet Research.

Lien (open access) : https://doi.org/10.2196/28689