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La règle des « 3V », popularisée en France par Anthony Fardet, préconise de consommer « vrai, végétal et varié » pour rester en bonne santé. En ce qui concerne les protéines, le grand public associe surtout des alimentations riches en protéines végétales (un seul V, « végétal ») à une bonne santé, autant qu’à un geste en faveur de l’environnement. Mais petit à petit, le concept d’ultra-transformation (par opposition au concept d’aliment « vrai ») gagne du terrain.

Des chercheurs français se sont intéressés dans cette étude aux apports en protéines (animales et végétales) en France, en utilisant les données de l’étude INCA 3 menée par l’Anses en 2017 : cette étude a regroupé les données de consommation de 1774 personnes, âgées de 18 à 79 ans. En parallèle, la classification NOVA a été sollicitée pour catégoriser les aliments selon leur degré de transformation. Trois catégories ont pu ainsi être définies : pas/peu transformé (NOVA 1 et NOVA 2), transformé (NOVA 3) et ultra-transformé (NOVA 4). D’autres indicateurs ont été utilisés dans cette étude, à savoir la qualité de l’alimentation (via le score PANDiet) et la santé cardio-métabolique (via le modèle EpiDiet).

Les chercheurs ont tout d’abord constaté une association positive entre la consommation d’aliments peu/pas transformés d’une part, et l’apport en protéines animales et une diversité de protéines d’autre part : dit autrement, ce groupe mange « vrai et varié », mais pas forcément « végétal ». A l’inverse, les personnes consommant beaucoup de protéines végétales ont tendance à également consommer des produits ultra-transformés, et peu variés : l’alimentation de ces personnes est donc seulement « végétale », mais n’est ni « vraie » ni « variéé ». Sans surprise, le score de qualité nutritionnelle est positivement associé à la consommation de produits peu/pas transformés, et négativement avec la consommation de produits ultra-transformés. De la même manière, le score de santé cardio-métabolique est positivement lié à la consommation de produits peu/pas transformés.

Cette étude montre que la règle des « 3V », bien qu’idéale, est difficile à respecter. La population française se divise en deux groupes : « vrai et varié », ou « végétal ». Cela illustre sans doute aussi le fait que la notion d’ultra-transformation est toute récente en France, et que les consommateurs ignorent comment choisir leurs produits en conséquence.

 

Contrary to ultra-processed foods, the consumption of unprocessed or minimally processed foods is associated with favorable patterns of protein intake, diet quality and lower cardiometabolic risk in French adults (INCA3).

Article publié le 8 mai 2021 dans l’European Journal of Nutrition.

Lien (accès restreint) : https://doi.org/10.1007/s00394-021-02576-2