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Depuis un certain temps, au sein du grand public, les produits laitiers en général sont suspectés de favoriser le risque de cancer du sein. Les études ne sont pas concordantes à ce jour, ce qui favorise la suspicion. Le paradoxe se prolonge jusqu’à la composition même des produits laitiers, certains ingrédients étant décrits comme anti-tumeurs (calcium, vitamine D, acide ruménique), et d’autres étant inversement considérés comme des suspects (IGF-1 par exemple, qui assure la croissance cellulaire).
Quoiqu’il en soit, les études épidémiologiques semblent contradictoires, et les méta-analyses (qui poolent les résultats de différentes études épidémiologiques, pour dégager une tendance) sont alors utiles. En 2015, une méta-analyse de 22 études épidémiologiques prospectives avait montré un risque significativement réduit de cancer du sein après de fortes consommation de produits laitiers (tous produits laitiers confondus), suggérant un effet protecteur des produits laitiers.
Ce que l’étude n’avait pas permis de voir, ce sont les effets de différents types de produits laitiers, que l’on peut penser différents d’un produit à un autre. Autre point : les cancers du sein ne sont pas les mêmes, selon les statuts dits aux récepteurs hormonaux (en l’occurrence les récepteurs aux œstrogènes et à la progestérone). Des chercheurs de Boston ont cherché précisément à répondre à ces deux questions. Pour ce faire, 21 cohortes de personnes regroupées dans le projet Diet and Cancer Pooling Project (DCPP) ont été regroupées, soit un total de 1 141 849 femmes au total. Les données de consommation des produits laitiers ont été collectées, ainsi que les informations relatives au statut aux récepteurs hormonaux. La quantité totale de calcium consommée (tous aliments confondus) a aussi été renseignée pour chaque personne. Puisqu’il s’agit de 21 études prospectives, chacune des études a collectées relatives aux diagnostics des cancers du sein, pour tenter de les relier à la consommation de différents produits laitiers.
Les résultats obtenus sur ce nombre impressionnant de personnes vont dans le même sens pour tous les produits laitiers : au pire, l’association est non significative (neutre) avec le cancer du sein, au mieux cette association est négative (effet protecteur des produits laitiers). Il ne semble donc pas y avoir d’effets spécifiques liés aux différents produits laitiers. En stratifiant sur le statut aux récepteurs hormonaux, les fromages de type ricotta sont les seuls produits laitiers à présenter une association protectrice, les autres étant associés de manière neutre avec le cancer du sein. Les auteurs ne concluent pas sur cette association protectrice ; en revanche, ils écartent le risque du cancer du sein associé à une forte consommation de produits laitiers.
Dairy foods, calcium, and risk of breast cancer overall and for subtypes defined by estrogen receptor status: a pooled analysis of 21 cohort studies.
Article publié le 8 mai 2021 dans The American Journal of Clinical Nutrition.
Lien (accès restreint) : https://doi.org/10.1093/ajcn/nqab097