Cet article est PREMIUM, et nécessite un abonnement payant pour lire la suite

Je m’identifie
Créer mon compte

Créez votre compte dès maintenant puis contactez-nous pour accéder aux articles Premium et/ou Lettre Export.

Inscription

Temps estimé - 3 min

Céline Le Stunff. D’après Nature, 08/04/2010.

Sans flore intestinale, l’Homme ne peut dégrader les polymères de sucres contenus dans son alimentation. En effet, les bactéries présentes dans l’intestin contiennent des enzymes permettant de digérer les polysaccharides, ces polymères constitués de sucres.
 
Le porphyrane, un polymère de sucre présent dans les parois d’une algue rouge appelée Porphyra, utilisée notamment pour préparer les sushis, est dégradé spécifiquement par une enzyme appelée porphyranase. Cette nouvelle activité enzymatique a été identifiée par les scientifiques du CNRS et de l’UPMC (station biologique de Roscoff) chez les bactéries marines, et, de manière surprenante, au sein de bactéries peuplant les intestins des Japonais.
 
Les chercheurs supposent que la présence de l’enzyme dans la flore intestinale des Japonais est directement liée à leur mode de nutrition. Grands consommateurs de Porphyra depuis plusieurs siècles, les Japonais seraient entrés en contact avec les bactéries marines qui renferment les porphyranases, via leur alimentation. Ils présument qu’un transfert de gènes des bactéries marines vers les bactéries de l’intestin aurait permis à la microflore des Japonais de recevoir la « machinerie » pour dégrader les polymères de sucres de l’algue Porphyra.
 
Ces travaux suggèrent que la nourriture associée à des bactéries marines pourrait être un moyen, pour la flore intestinale humaine, d’acquérir de nouvelles enzymes, ce qui pourrait entre autres expliquer leur diversité.
 
Source : Hehemann JH et al. Transfer of carbohydrate-active enzymes from marine bacteria to Japanese gut microbiota. Nature : 464, 908-912 (8 April 2010) Cliquez ici