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Par Marie Déniel. D’après un communiqué de presse du CNRS, le 16 mai 2008.

Des chercheurs de l’Equipe Inserm "Epidémiologie de la nutrition et des comportements alimentaires" dirigée par Pascale Barberger-Gateau ont montré qu’un taux sanguin élevé de l’acide gras oméga 3 à longue chaîne appelé EPA (acide eicosapentaénoïque) est associé à une moindre fréquence des symptômes dépressifs chez les personnes âgées. Cette étude a inclus plus de 1300 personnes.

Parce que l’organisme ne peut les synthétiser qu’en petites quantités, les acides gras oméga 3 à longue chaîne sont essentiels
Les symptômes dépressifs sont communément observés chez les personnes âgées et certains facteurs nutritionnels ont été proposés comme des déterminants protecteurs potentiels de ces symptômes. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’impact du statut nutritionnel en acides gras et anti-oxydants sur le vieillissement cérébral de personnes âgées et plus précisément étudier l’éventuelle corrélation entre la teneur sanguine en acides gras et le niveau de la symptomatologie dépressive.

Parmi les personnes suivies à Bordeaux dans le cadre de la cohorte des 3 Cités (1), 1390 individus âgés en moyenne de 75 ans ont accepté de se soumettre à une prise de sang. Pour chacun d’eux le profil plasmatique en 12 acides gras a été mesuré puis des questionnaires ont eu pour but d’identifier d’éventuels antécédents dépressifs et leur degré de sévérité.

Les résultats montrent que l’EPA est présent en plus faible concentration chez les individus souffrant de dépression alors que des taux élevés sont retrouvés pour les volontaires sans aucun problème dépressif. De plus, dans le groupe de personnes suivant un traitement antidépresseur, une teneur sanguine élevée d’EPA est inversement proportionnelle à la sévérité des symptômes dépressifs. De fort taux d’EPA semblent donc aussi être associés à une moindre sévérité de ces symptômes chez les personnes âgées.

Le fonctionnement et les différents rôles de l’EPA sont encore mal connus. Il semble que celui-ci puisse jouer un rôle dans les mécanismes neuronaux et sur l’efficacité des traitements antidépresseurs. Mais il ne s’agit encore que d’hypothèses. Maintenant que cette association a été mise en lumière, l’objectif du projet COGINUT est d’étudier l’influence de l’alimentation sur le déclin cognitif.

Référence : C.Féart, E.Peuchant, L.Letenneur, C.Samieri, D.Montagnier, A.Fourrier-Reglat et P.Barberger-Gateau. Plasma eicosapentaenoic acid is inversely associated with severity of depressive symptomatology in the elderly: data from the Bordeaux sample of the Three-City Study. American Journal of Clinical Nutrition vol.87: 1156-1162, 2008.