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Par Marie Déniel. D’après le BEH n°20, 13 mai 2008.
Les résultats publiés dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’Institut de veille sanitaire démontrent un accroissement de l’obésité en France et ce depuis le début des années 80. Les données sont issues des trois dernières « enquêtes sur la santé et les soins médicaux » de l’Insee.
Par rapport à 1981 les hommes ont ainsi grossi de cinq kilos en moyenne et les femmes de quatre kilos. Cette augmentation est globale et affecte toutes les régions de France mais avec des disparités importantes. Ainsi le Nord et l’Est comptent presque deux fois plus d’obèses (13 % et 14%) que l’Île-de-France et le pourtour méditerranéen (8%). De plus ce processus n’a pas touché de façon égale tous les groupes sociaux.
Depuis 1992, la prévalence de l’obésité augmente beaucoup plus vite chez les agriculteurs et les ouvriers que chez les cadres et membres des catégories socioprofessionnelles supérieures, notamment chez les femmes.
« La prévalence de l’obésité chez les agriculteurs a augmenté de plus de 7 points entre 1992 et 2003, alors qu’elle n’a crû que de 2 points chez les cadres » affirment les rédacteurs du BEH. Après les agriculteurs viennent les ouvriers, puis les artisans, commerçants et chefs d’entreprise et les employés.
Les conclusions sont du même ordre en ce qui concerne le niveau d’études. En 2003, 15% des personnes dépourvues de diplôme étaient obèses, contre seulement 5% des diplômés de l’enseignement supérieur. Logiquement, le même clivage est observé en matière de niveau de vie. « La prévalence de l’obésité chez les ménages les plus modestes est de 10% pour les hommes et 13% pour les femmes, alors qu’elle est respectivement de 9% et 6% chez les plus aisés. » La différence se fait donc essentiellement pour la population féminine : « plus le niveau de vie d’une femme est faible, plus elle est corpulente », précisent en effet les rédacteurs.