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Le dioxide de titane (TiO2), additif autorisé en Union Européenne sous le code E171, mais dont l’usage est suspendu par la France, fait toujours parler de lui. En 2017, une étude française avait suggéré un effet inducteur de tumeurs cancéreuses au niveau du côlon, conduisant l’Anses à reconnaître des effets nouveaux pour cet additif alimentaire. Sa nature nanoparticulaire, ainsi que sa faible absorption, laisse penser à des effets spécifiques sur le microbiote intestinal qui n’ont jusqu’à présent pas été évalués. De manière générale, de nombreuses questions sur les effets physiologiques des additifs nanoparticulaires se posent.

Cette étude apporte de nouvelles connaissances sur le sujet, d’autant plus qu’il s’agit d’une équipe autre que celle d’Eric Houdeau (qui a publié la majorité des articles sur le sujet). Ici, des chercheurs américains ont regardé très spécifiquement l’effet du E171 sur la composition du microbiote intestinal de souris obèses ou non-obèses. De manière importante, les chercheurs ont utilisé du dioxide de titane avec des dimensions particulaires proches des lots utilisés dans les aliments.

Chez les souris saines et obèses, le E171 n’a pas eu d’effets toxiques observables. Aucun effet sur le poids du E171 n’a été observé. En revanche, les chercheurs ont constaté des impacts significatifs sur la composition du microbiote intestinal, ce qui était envisageable puisque le E171 n’est que faiblement absorbé. Ainsi, le E171 fait augmenter la proportion de Firmicutes, au détriment des Bacteroidetes, Bifidobacterium et Lactobacillus. De manière concordante à cette modification de composition, l’E171 induit un état pro-inflammatoire au sein des cellules intestinales, inflammation mesurée à l’aide de marqueurs. Par ailleurs, des coupes histologiques de l’intestin grêle montrent également des changements de structure induits par l’E171.

Ces résultats sont très complémentaires de ceux de l’équipe d’Eric Houdeau : ils ne se focalisent pas sur la capacité du E171 à induire des tumuers, mais soulignent que cet additif peut avoir des impacts à bas bruit sur le microbiote et la structure de l’intestin.

 

Foodborne Titanium Dioxide Nanoparticles Induce Stronger Adverse Effects in Obese Mice than NonObese Mice: Gut Microbiota Dysbiosis, Colonic Inflammation, and Proteome Alterations

Article publié dans Small le 9 juin 2020.

Lien (accès restreint) :  https://doi.org/10.1002/smll.202001858