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Clarisse Lemaitre. D’après lanutrition.fr, le 28 février 2013.

Depuis la parution début 2013 d’une méta-analyse dont les conclusions laissent penser que le surpoids pourrait être un facteur protecteur (voir RDP du 8 janvier 2013), les réactions se multiplient du côté des chercheurs. En effet, l’étude a été largement reprise par les médias car elle va à contre-courant des recommandations actuelles visant à garder un poids normal. Le Pr Walter Willett, président du département de nutrition de l’école de santé publique de Harvard, explique pourquoi les conclusions de l’étude lui semblent erronées.

La principale lacune de cette analyse, selon le Pr Willett, est de « mélanger » les données de survie de personnes de poids normal, autrement dit des personnes sveltes et en bonne santé, avec celles des personnes âgées ayant perdu du poids, des fumeurs, des malades du cancer… Le groupe de personnes en surpoids ou obèses a donc été comparé à ce groupe hétérogène de personnes malades et en bonne santé, d’où une conclusion erronée selon laquelle être en surpoids est bénéfique pour la santé. De plus, il n’y a pas eu de distinction de groupes d’âge alors que le lien entre mortalité et surpoids est plus important après 65 ans.

Pour autant, le Pr Willett ne remet pas en cause l’utilisation de l’IMC (Indice de Masse Corporelle) comme indicateur, qui est pour lui « remarquablement fiable ». En revanche, il estime qu’il faut également « regarder les variations de poids et de tour de taille dans le temps » afin d’estimer au mieux les risques pour la santé : avec l’âge en effet, il n’est pas rare de perdre du muscle et de gagner de la graisse, sans variation de poids mais avec des risques éventuels pour la santé.

Le Pr Willett rappelle que les autres analyses majeures menées sur le sujet ont toutes conclu que l’obésité ou même le surpoids sont associés à une mortalité plus élevée. Il ne faudrait donc pas laisser le surpoids s’installer sous prétexte que la survie est meilleure !