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De nombreuses études pré-cliniques ont montré qu’un régime mimant le jeûne (fasting mimicking diet, FMD), à court terme, était efficace pour protéger les cellules viables contre des agressions. La chimiothérapie fait partie de ces potentielles agressions : bien que ciblant les cellules cancéreuses, la chimiothérapie peut aussi entraîner des dommages sur les cellules viables. Suite à une FMD, les cellules viables semblent s’adapter ; au contraire, les cellules cancéreuses paraissent incapables de s’adapter, réduisant ainsi leur prolifération par manque de nutriments. Quelques études cliniques ont pour le moment suggéré une efficacité du jeûne sur le succès du traitement par chimiothérapie; pour le moment, aucune investigation n’a été menée sur les FMD.
Dans cette étude randomisée contrôlée en simple aveugle, 131 patientes atteintes de cancer du sein (stade précoce) ont été réparties en deux groupes : un régime normal, et un régime FMD. Les deux régimes ont été administrés trois jours avant la chimiothérapie, et trois jours pendant le traitement. Le régime FMD est ici équivalent à une alimentation végétarienne pauvre en protéines, consistant en des soupes, bouillons et thés.
L’évaluation radiologique de la réponse au traitement chimiothérapique a montré une plus grande perte des cellules cancéreuses dans le groupe FMD que dans le groupe contrôle. De plus, les atteintes aux lymphocytes T par la chimiothérapie (mesurée en nombre de lésions de l’ADN) a été moindre dans le groupe FMD que dans le groupe contrôle. Ces résultats suggèrent donc que l’efficacité de la chimiothérapie est renforcée par une FMD. Les résultats sont également cohérents avec les précédentes études cliniques soulignant un rôle protecteur du jeûne, même si ces études n’étaient pas randomisées. D’autres études doivent maintenant confirmer le rôle “adjuvant” soit du jeûne, soit de la FMD, sur les résultats de la chimiothérapie, et tout particulièrement à des stades plus avancés de cancer.
Fasting mimicking diet as an adjunct to neoadjuvant chemotherapy for breast cancer in the multicentre randomized phase 2 DIRECT trial.
Article publié dans Nature Communications le 23 juin 2020
Lien (open access) : https://doi.org/10.1038/s41467-020-16138-3
