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La maladie cœliaque est une maladie chronique de l’intestin grêle d’origine immunologique touchant 1 % de la population européenne. Chez les personnes atteintes par cette pathologie, l’ingestion de gluten (protéine présente dans certaines céréales : seigle, orge, avoine, blé) provoque une réaction immunitaire anormale. Cette réaction, exagérée, crée une inflammation entraînant la destruction des villosités de la muqueuse intestinale. Les conséquences sont nombreuses et handicapantes : douleurs abdominales, diarrhées chroniques, constipations, ballonnements, malabsorption des nutriments… A ce jour, le seul « traitement » permettant de limiter les symptômes est l’adoption d’un régime strict sans gluten.
Le rôle du microbiote intestinal dans la maladie cœliaque
Les chercheurs se sont penchés sur le rôle du microbiote intestinal et ont fait une découverte qui pourrait améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de la maladie cœliaque.
On sait que chez les sujets sains, certaines bactéries du microbiote utilisent le tryptophane (acide aminé indispensable) pour produire des dérivés activateurs des récepteurs AhR (Aryl hydrocarbon Receptor). Ces récepteurs renforcent la barrière intestinale et stimulent l’immunité. Or, les chercheurs avaient déjà mis en avant une altération du microbiote intestinal à ce niveau-là dans d’autres maladies inflammatoires de l’intestin.
Pour cette étude, les chercheurs se sont concentrés sur la maladie cœliaque et ont analysé les selles de 29 patients dont certains étaient atteints d’une maladie cœliaque active, d’autres d’une maladie cœliaque traitée depuis 2 ans par un régime sans gluten et des volontaire sains.
Chez les sujets atteints de la maladie cœliaque, les résultats révèlent bien une quantité réduite de dérivés activateurs des récepteurs AhR et donc une diminution de l’activation de ces récepteurs. De plus, il a été observé que ces patients avaient un microbiote plus pauvre en bactéries qui métabolisent le tryptophane et produisent les dérivés activateurs des récepteurs AhR.
Des résultats encourageants
Des souris présentant une maladie similaire à la maladie cœliaque se sont vues administrer, pour le premier groupe, un supplément en tryptophane, et le second des probiotiques Lactobacillus reuteri (bactéries qui permettent de produire les dérivés activateurs des récepteurs AhR). Quelle que soit la supplémentation reçue, les chercheurs ont constaté une diminution de l’inflammation intestinale au contact du gluten et une amélioration significative des lésions.
Une découverte encourageante pour les patients atteints de maladie cœliaque pour qui la seule solution d’avoir une qualité de vie à peu près normale est de suivre une alimentation stricte dépourvue de gluten.
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