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Clarisse Lemaitre. D’après the International Journal of Obesity, corrigé le 9 avril 2013.

L’influence de l’heure des prises alimentaires sur la prise de poids chez les humains a été peu documentée jusqu’ici. Une équipe de chercheurs espagnols et américains a mis en place un essai de grande ampleur, sur 420 participants durant 20 semaines de traitement pour perdre du poids.

Les participants à cette étude sont en surpoids ou obèses, avec des IMC compris entre 26 et 36,8 ; 51 % des sujets sont des « mange-tôt »  (déjeuner entre 12h et 15h) et 49 % des « mange-tard » (déjeuner après 15h). Les critères étudiés dans cet essai sont l’apport et la dépense énergétique, l’appétit (hormones), le génotype CLOCK (le polymorphisme CLOCK est impliqué dans les mécanismes liés à l’horloge biologique), la durée de sommeil et le chronotype (« du soir » ou « du matin »).

Les résultats ont montré que les « mange-tard » ont tendance à perdre moins de poids et à le perdre moins rapidement que les autres (-7,7 kg en moyenne dans le groupe « tardif » et -10 kg chez les plus précoces). A leur grande surprise, les chercheurs n’ont noté aucune différence entre les deux groupes concernant l’apport énergétique, la composition des repas, la dépense énergétique estimée, les hormones de l’appétit ou la durée de sommeil. Néanmoins, les « mange-tard » semblent plutôt « du soir » et ont plus souvent tendance à prendre des petits-déjeuners moins consistants ou à sauter ces repas. En conclusion, les chercheurs suggèrent que les stratégies thérapeutiques visant la perte de poids devraient prendre en compte non seulement l’apport calorique et la répartition des macronutriments mais aussi les horaires de repas.

Ces résultats pourraient être affinés selon les heures de déjeuner applicables en France, puisque une grande majorité des Français déjeune entre 12 et 14h (48 % des Français sont à table à 13h selon les données 2010 de l’INSEE). Pour le modèle français, il serait peut-être pertinent d’étudier l’influence sur le poids des temps d’écarts entre les repas (petit-déjeuner, déjeuner, dîner) plutôt que l’heure effective de ces repas.


Référence : Garaulet M, Gómez-Abellán P, Alburquerque-Béjar J J, Lee Y-C, Ordovás J M and Scheer F A J L. Timing of food intake predicts weight loss effectiveness. International Journal of Obesity. 37, 604-611. April 2013. DOI:10.1038/ijo.2012.229