Les smoothies : savant équilibre entre coût, goût et nutrition.

Nazila Senehipour. D’après un dossier paru dans Process, juillet-août 2009.

En seulement 3 ans, les smoothies partis de presque rien se sont hissés à hauteur de 11% de parts de marché en valeur du rayon réfrigéré. Le terme smoothies n’est pas une dénomination commerciale réglementée, contrairement aux « purs jus » ou aux « jus à base de concentrés ». A la différence des Etats-Unis, en France, les smoothies ne contiennent presque jamais de produits laitiers, mais une proportion variable de fruits mixés associés à des jus. Le seul point commun entre les smoothies américains et français est leur texture, qui est plus épaisse que celle des jus de fruits classiques, et c’est ce qui permet de les identifier dans le marché.

Le marché français des jus de fruits est le seul qui continue à progresser (+2%, pour un volume total de 1,44 milliards de litres), alors qu’ailleurs en Europe, les ventes chutent. D’après une étude Nielsen-Unijus, c’est dans un rayon réfrigéré à la peine que les smoothies enregistrent une progression des ventes de 45%, soit 8,650 millions de litres écoulés en 1 an.

Le marché français lancé par Innocent a décollé avec l’arrivée de Tropicana et d’Immedia. Innocent s’assure un réseau de distribution solide grâce à l’entrée dans son capital de Coca-Cola pour 33 M€. Les challengers Michel et Augustin bousculent le marché en mettant en avant leur richesse en purée de fruits, pendant que les leaders ajoutent des jus de fruits dans leurs formulations pour baisser les prix.

D’un point de vue qualitatif, les qualités nutritionnelles font débat. Une étude britannique récemment publiée a fait le lien entre l’apparition de caries et la consommation de smoothies. Ils contiennent en moyenne 12g de sucres pour 100 mL, comme la plupart des jus de fruits. Qu’en est-il par ailleurs de la préservation des micronutriments ? Le choix des matières premières et du traitement thermique est primordial.