Cet article est PREMIUM, et nécessite un abonnement payant pour lire la suite

Je m’identifie
Créer mon compte

Créez votre compte dès maintenant puis contactez-nous pour accéder aux articles Premium et/ou Lettre Export.

Inscription

Temps estimé - 5 min

Les acides gras trans ont été décriés durant les dernières décennies. Présents pendant cette période dans les aliments, ces acides gras ont désormais une teneur maximale (2% des acides gras totaux) au sein de l’Union Européenne. Les études cliniques des années 1990 ont en effet démontré que ces acides gras étaient non seulement capables d’augmenter le cholestérol-LDL, tout en diminuant les taux circulants de cholestérol-HDL.

Les travaux de recherche, épidémiologique en particulier, s’attachent désormais à montrer que cette consommation d’acides gras trans industriels diminue. Mécaniquement, et exprimée en proportion, la consommation d’acides gras trans d’origine naturelle augmente. Il est donc intéressant de relier cette double tendance avec les états de santé des populations. C’est l’objectif des études du consortium FORCE, qui tente de relier les taux d’acides gras trans dans le plasma avec les états de santé des populations. Ici, il s’agit surtout du diabète de type 2. Pour ce faire, les auteurs ont poolé 12 études épidémiologiques au total, rassemblant 25 126 participants. Plusieurs acides gras trans ont été quantifiés : le C16:1 n-9 trans (a priori marqueur d’aliments industriels), mais aussi les C18:1 trans totaux (tous isomères confondus) et les C18:2 trans (tous isomères confondus ; C18:2 trans/trans, C18:2 trans/cis et C18:2 cis/trans).

Les résultats de l’étude sont pour le moins surprenants : en effet, la plupart des acides gras trans sont associés à un moindre risque de diabète de type 2. Cette association est significative pour l’acide C16:1 n-9 trans, ainsi que pour la somme des acides C18:1 trans et C18:2 trans (tous isomères confondus) ; ce qui suggérerait que ces acides gras sont protecteurs vis-à-vis du diabète de type 2.

Il faut cependant souligner, comme toujours, que les études épidémiologiques ne démontrent pas de causalité, d’autant que les mécanismes d’action entre acides gras trans et diabète de type 2 manquent. D’autre part, les auteurs considèrent que les C18:1 trans et les C18:2 trans correspondraient surtout à des acides gras trans naturels, et non à des acides gras trans industriels ; ce qui pourrait expliquer les relations inverses retrouvées. Enfin, concernant le C16:1 n-9 trans, une confusion avec l’isomère C16:1 n-7 trans n’est pas non plus à exclure : cet acide gras trans, lui aussi naturel, a aussi été décrit comme bénéfique. En somme, ces associations seraient donc majoritairement dues aux acides gras trans naturels (ce qui serait cohérent avec le corpus scientifique sur le sujet), et pas tant aux acides gras trans industriels dont les effets délétères sont acquis.

 

Trans Fatty Acid Biomarkers and Incident Type 2 Diabetes: Pooled Analysis of 12 Prospective Cohort Studies in the Fatty Acids and Outcomes Research Consortium (FORCE).

Article publié le 10 février 2022 dans Diabetes Care.

Lien (accès restreint) : https://doi.org/10.2337/dc21-1756