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La majorité des recommandations nutritionnelles dans le monde préconisent de limiter les apports en acides gras saturés, quelle qu’en soit l’origine. Les dernières recommandations américaines, révisées il y a peu de temps, ne dérogent pas à cette règle. Pourtant, depuis plusieurs années, plusieurs scientifiques plaident pour que les acides gras saturés d’origine laitière ne soient pas concernés par ce plafond recommandé. D’abord, des différences biochimiques et métaboliques sont mises en avant. Ensuite, plusieurs études épidémiologiques ont déjà mis en évidence un effet neutre, voire bénéfique des acides gras saturés du lait vis-à-vis de la santé humaine. Enfin, les récentes avancées sur l’effet matrice contribuent aussi à considérer les acides gras saturés laitiers non pas comme des entités isolées, mais plus dans un ensemble qui aurait ses propres impacts physiologiques.

Dans cette étude menée par des chercheurs à Boston, les données de la cohorte Framingham Offspring Study ont été utilisées pour établir des corrélations entre apports en acides gras saturés et santé cardio-métabolique. Cela représente au total près de 2400 personnes, dont les données ont été analysées. Du côté des consommations alimentaires, les chercheurs ont été suffisamment précis pour estimer spécifiquement l’apport en acides gras saturés d’origine laitière. Du côté de la santé cardio-métabolique, des paramètres spécifiques ont été mesurés après 4 ans de suivi : IMC, masse grasse corporelle, taux de CRP circulante, taux de fibrinogène, mais aussi des paramètres en lien avec le métabolisme du cholestérol (cholestérol-HDL, cholestérol-LDL, triglycérides).

De nombreuses associations non significatives ont été observées, indiquant une association neutre des acides gras saturés du lait sur plusieurs paramètres. Cependant, les chercheurs ont également observé des associations protectrices significatives concernant ces mêmes acides gras saturés : avec la CRP, le fibrinogène, les taux de triglycérides et le ratio cholestérol total/cholestérol-HDL chez les hommes ; avec l’IMC chez les femmes.

Les chercheurs concluent que les acides gras saturés du lait sont associés à un meilleur profil « athérogène » chez les hommes, l’association étant moins marquée chez les femmes. Ces résultats sont en accord avec les autres études épidémiologiques suggérant a minima un impact neutre des acides gras saturés du lait sur la santé cardio-métabolique.

 

Saturated fat from dairy sources is associated with lower cardiometabolic risk in the Framingham Offspring Study.

Article publié le 28 octobre 2022 dans The American Journal of Clinical Nutrition.

Lien (accès restreint) : https://doi.org/10.1093/ajcn/nqac224

 

Lire également l’éditorial associé à cet article.

Yet another study stirring the debate on saturated fat.

Editorial publié le 28 octobre 2022 dans The American Journal of Clinical Nutrition.

Lien (open access) : https://doi.org/10.1093/ajcn/nqac270