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Le vieillissement de la population s’accélère. En effet en 2050, la population des séniors de plus de 60 ans aura doublé par rapport à 2020. Cela constitue donc un défi des soins en santé. D’après les rapports de l’American Heart Association, les maladies cardiovasculaires constituent un problème mondial, en particulier chez les populations âgées par l’altération du métabolisme du glucose et des lipides ainsi qu’un état inflammatoire chronique. D’après la littérature, un régime végétalien (exempt de tous aliments d’origine animale) a été associé à de nombreux avantages pour la santé tels qu’un microbiome intestinal amélioré, une diminution de la glycémie et des concentrations de triglycérides ainsi qu’un risque plus faible de maladies cardiovasculaires. Chez la personne âgée, un régime végétalien à long terme comporte des risques d’un apport insuffisant en protéines et en micronutriments. Mais à court terme (48 heures), ce régime a apporté des preuves positives chez les jeunes adultes.

L’objectif de cette étude est donc d’étudier les effets, à court terme, d’un régime végétalien chez les personnes âgées dans le but de prévenir les maladies cardiovasculaires, plus importants chez cette population.

 

Pour cela, une étude croisée contrôlée randomisée a été mené sur 30 personnes âgées, de 65 à 80 ans et en bonne santé. Ils ont reçu un régime végétalien (porridge aux fruits, ragoût de lentilles au tofu, pâtes de lentilles aux légumes, sandwich avec tartinade de légumes etc.) ou omnivore (consommation habituelle avec des aliments d’origine animale comme jambon, saucisses, beurre, fromage, œuf, poulet, bœuf et hareng) pendant 48 heures avec les mêmes pourcentages en protéines (17 %). Les facteurs nutritionnels, comme le taux de protéines, de graisses, de glucides ou encore de fibres ont été mesurés. Les facteurs cliniques tels que le poids et l’IMC ainsi que biochimiques comme les taux de triglycérides, de glucose, d’insuline, de la protéine C-réactive (marqueur d’inflammation), ont également été analysés afin de mesurer l’impact sur l’organisme.

Les résultats ont indiqué qu’au cours du régime végétalien, les participants présentaient un apport plus faible en protéines par kg de poids corporel et en graisses ainsi qu’un apport plus élevé en glucides et en fibres, ce qui a entraîné un apport calorique plus faible.  Les concentrations d’insuline et la résistance à l’insuline ne diminuent qu’après le régime végétalien. Les concentrations de glucose et de triglycérides ont diminué de manière significative pour les deux régimes et n’est donc pas spécifique à l’intervention d’un régime végétalien. De même, il a également été observé une diminution significative de la concentration de protéines C-réactives (marqueurs de l’inflammation) au cours des deux régimes, sans différence significative entre le régime végétalien et le régime omnivore.

 

En conclusion, un régime végétalien à court terme chez les personnes âgées ne semble pas adéquat pour répondre à leurs besoins nutritionnels (notamment en protéines, qui est un nutriment essentiel pour la santé de cette population souvent dénutrie), malgré avoir atteint les recommandations en fibres (25 à 30 g) et l’amélioration de la résistance à l’insuline. Cela ne semble pas non plus améliorer les marqueurs de l’inflammation dans le but de prévenir les maladies cardiovasculaires. Ce régime n’est donc pas recommandé chez les personnes âgées.

 

Effects of a Short-Term Vegan Challenge in Older Adults on Metabolic and Inflammatory Parameters—A Randomized Controlled Crossover Study

Article publié le 7 janvier dans le journal Molecular Nutrition & Food Research 

Lien (accès libre) : https://doi.org/10.1002/mnfr.202300623