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Marine Ducreux. D’après un communiqué de l’Inserm, septembre 2013.

Aujourd’hui en médecine, il est bien établi qu’un régime pauvre en sucres et en graisses diminue le risque de cancer alors que l’obésité l’accroît.  Des travaux réalisés par une équipe de l’Inserm ont voulu également montrer que réduire ses apports alimentaires en cas de cancer modifie l’expression de gènes impliqués dans le développement de la maladie.

Les chercheurs français ont soumis des souris atteintes de lymphomes à un régime hypocalorique pendant une vingtaine de jours. Les repas quotidiens des rongeurs ont été privés de 25 % de leurs apports énergétiques totaux.

Dans un premier temps, les chercheurs ont observé l’expression de gènes de la famille Bcl-2, des oncogènes impliqués dans la survenue de nombreux cancers, notamment dans celle des lymphomes. Les résultats indiquent que la restriction calorique a réduit de près de 40 % l’expression de l’un de ces oncogènes, Mcl-1, dans les cellules tumorales.

Ensuite, l’équipe de recherche a administré un traitement anticancéreux en cas de surexpression de Mcl-1 (la molécule ABT 737). Les résultats révèlent que le médicament est devenu plus efficace qu’avant grâce à la baisse partielle d’expression de Mcl-1 chez les souris en restriction calorique. Ainsi, l’espérance de vie médiane est passée de 30 à 41 jours par rapport aux souris témoins n’ayant pas suivi de régime particulier.

Cependant, la restriction calorique n’est pas recommandée chez les patients cancéreux puisqu’elle les affaiblit et qu’elle a d’autres répercussions. Les auteurs de ces travaux veulent savoir s’il n’existe pas une opportunité thérapeutique pour cette restriction. Par exemple, un régime hypocalorique limité à quelques jours avant une chimiothérapie pourrait donner des résultats similaires sans nuire à la forme des patients. Les chercheurs souhaitent aussi vérifier si le simple fait de diminuer les apports en sucres ou en graisses serait suffisant. D’autres travaux sont donc nécessaires. 

Référence : O. Meynet et coll. Caloric restriction modulates Mcl-1 expression and sensitizes lymphomas to BH3 mimetic in mice. Blood, édition en ligne du 21 août 2013.