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Céline Le Stunff. D’après Les Echos, 28 août 2013

Les Français mangeront-ils du melon en septembre ? Si le printemps pluvieux a différé de quinze jours les cueillettes, fruits et légumes d’été sont désormais en masse sur les étals. Mais avec des effets incertains sur la consommation.

Les producteurs se retrouvent aujourd’hui avec des productions de cœur de saison. Melons, prunes, pêches, nectarines, tomates, figues et prunes ont envahi les étals. «  Il nous reste un petit quart de la production à écouler, contre 15 % habituellement », observe Raphaël Martinez, animateur de l’AOP pêches. Pour les melons, après avoir affiché un net retard par rapport aux années précédentes, la production de la semaine dernière a atteint son plus fort tonnage depuis dix ans selon Interfel, qui indique que le fruit a été déclaré en « crise conjoncturelle ». Le kilo se monnaie 1€ pièce à Rungis, contre 2,50€ en juillet. Ces forts volumes de fruits d’été devraient durer jusqu’à fin septembre, voire fin octobre pour les prunes. Poires et pommes auront aussi deux à trois semaines de retard.

 « Si la météo est favorable, nous n’aurons pas de mal à écouler les volumes, estime Jérôme Desmettre, l’un des grossistes les plus importants du marché de Rungis. L’ennui, c’est que les Parisiens de retour de vacances n’auront pas envie de manger du melon s’il fait 16 degrés ». Les fruits et légumes frais sont en effet parmi les produits alimentaires les plus dépendants de la météo, au niveau tant de la production que de la consommation. Anticipant la baisse des ventes en septembre, l’AOP pêches lance une campagne de spots radio pour promouvoir son fruit. « Cette campagne a pour but d’informer les consommateurs, mais surtout de mobiliser les distributeurs pour qu’ils continuent à commercialiser les pêches », explique Raphaël Martinez, qui craint que les supermarchés boudent son produit en cette période de rentrée, où les budgets sont davantage consacrés aux cartables. 

Mi-août, Familles rurales avait pointé une « surchauffe » des prix des fruits et légumes frais au début de l’été. Selon l’Insee, ils ont baissé de 5,2 % en juillet par rapport à juin. Sur un an, en revanche, ils ont enregistré une hausse (+ 7,5 %). «Les fruits et légumes sont un des éléments les plus volatils de notre indice, explique Jean-Marie Fournier, de l’Insee. Leurs prix peuvent s’envoler de plus de 15 % en un mois ou au contraire enregistrer de fortes baisses.» Si le prix du melon baisse à cause de la surproduction, celui de la pêche est en hausse de 29 % par rapport à la moyenne 2008-2012, selon le ministère de l’Agriculture. 

La pluviométrie importante de juin suivie du soleil éclatant de juillet a joué en faveur de la qualité et de la taille de certains fruits. «Le taux de sucre des reines-claudes est supérieur d’un degré par rapport à l’année dernière, relève Philippe Palezy, président de l’AOP prunes, et les calibres sont beaucoup plus gros.»