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En 2030, 500 millions de personnes devraient vivre avec un diabète de type 2. C’est un problème de santé publique majeur auxquels de multiples études se sont intéressées pour en comprendre la physiologie et les paramètres associés.

Les vitamines sont des micronutriments indispensables à l’organisme ayant notamment un rôle dans la santé cardio métabolique. Or, de précédentes recherches ont déjà mis en évidence une diminution du taux circulant de certains types de vitamines chez les patients atteints de diabète de type 2 (Vitamine D, C ou B12). Bien sûr, ces vitamines peuvent être apportées par l’alimentation ou par une supplémentation. Cependant, ce ne sont pas les seules voies d’apports possibles. Il existe aussi une synthèse endogène par les bactéries du microbiote intestinale, sur lesquelles peu de recherches ont été réalisées.

Dans cette étude néerlandaise, l’objectif est d’étudier les liens entre la synthèse des vitamines par le microbiote intestinal et le diabète, les facteurs associés ainsi que le mode de vie.

Pour cela, les chercheurs ont utilisé une cohorte néerlandaise avec environ 1 000 personnes âgées de 45 ans en moyenne et avec un IMC moyen de 25,2. Plusieurs types de facteurs ont été analysés, liés soit à la santé soit à l’alimentation. Côté microbiote, l’analyse des matières fécales a permis d’étudier les bactéries présentes dans l’intestin de chaque participant. Des analyses complexes ont également été effectuées pour associer différentes souches à une capacité endogène de synthèse de différentes bactéries : B1, B2, B5, B6, B8, B9, B12, et vitamine C.

Grâce à ces analyses, les chercheurs ont d’abord pu mettre en évidence des différences de synthèse de vitamines selon l’âge ou le sexe des volontaires. Les voies de production bactérienne des vitamines B2 et B6 étaient ainsi plus importantes chez les femmes ; chez les hommes, c’est la voie de synthèse de la vitamine B12 qui est la plus abondante. Chez les personnes les plus âgées, la production des vitamines B9 et B12 était moindre.

En lien avec le diabète de type 2, les chercheurs ont observé que la biosynthèse des vitamines B2 et B9 était négativement liée au diabète et à ses paramètres. De plus, la consommation élevée de fruits avait une influence significative sur le métabolisme du glucose et les capacités microbiennes à produire des vitamines (B1 et B2). Enfin, cette production microbienne a aussi été liée à d’autres paramètres intervenant dans le diabète comme l’insuline, la glycémie, l’inflammation ou encore les AGCC (acides gras à chaîne courte) fécaux.

Ces recherches permettent ainsi d’obtenir des informations supplémentaires sur l’intérêt de la voie de production microbienne des vitamines au niveau intestinal sur le diabète de type 2. Néanmoins, cette étude était transversale et ne permet donc pas d’établir des liens de causalité. Pour cela, une étude longitudinale devra être réalisée par la suite ; voire des essais cliniques randomisés ciblés spécifiquement pour augmenter l’abondance de bactéries responsables de la synthèse endogène de certaines vitamines

 

Microbial vitamin production mediates dietary effects on diabetic risk

Article publié le 6 décembre 2022 dans Gut Microbes

Lien (open access) : https://doi.org/10.1080/19490976.2022.2154550