Cet article est PREMIUM, et nécessite un abonnement payant pour lire la suite

Je m’identifie
Créer mon compte

Créez votre compte dès maintenant puis contactez-nous pour accéder aux articles Premium et/ou Lettre Export.

Inscription

Temps estimé - 4 min

L’obésité est un enjeu de santé publique majeur. A l’échelle mondiale, en 2016, plus de 1,9 milliard d’adultes étaient en surpoids (39 %) et sur ce total, plus de 650 millions étaient obèses (13%). En 2019, 38 millions d’enfants de moins de 5 ans étaient en surpoids ou obèses. La surconsommation de boissons sucrées est l’une des principales causes d’obésité chez les enfants et les adultes. Les étiquettes de mise en garde sanitaire (telles qu’apposées aujourd’hui sur les paquets de cigarettes) semblent être efficaces pour réduire la consommation de tabac et d’alcool.

L’objectif de cette étude est donc d’analyser l’efficacité et l’acceptabilité des étiquettes de mise en garde sanitaire selon le format (texte ou graphique) et la gravité des messages et d’étudier leur impact sur la consommation des boissons sucrées dans le but de la réduire et de lutter contre l’obésité.

 

Pour cela, une étude randomisée a été menée sur 127 jeunes adultes entre 21 et 27 ans, d’une université publique à Singapour. Les participants ont été exposés à des boissons sucrées portant des étiquettes de mise en garde sanitaire selon les formats suivants :

  • Soit un texte uniquement (indiquant la probabilité de contracter la maladie et le comportement recommandé pour la prévenir) ;
  • Soit une image modérément sévère ou très sévère (incluant le même texte mais avec des images graphiques de la maladie à différents niveaux de gravité).

Les critères de jugement étaient les mesures affectives, cognitives et comportementales.

Les étiquettes de mise en garde sanitaire illustrées (modérément sévères et très sévères) ont été associées à une plus grande peur, à un évitement et à une réactance, plus importants ainsi qu’à une acceptabilité plus faible que les étiquettes contenant uniquement un texte. Il ne semble pas y avoir de différence significative concernant la réactance selon la sévérité de l’étiquette imagée.

 

En conclusion, la peur a médié l’effet des étiquettes de différents niveaux de gravité sur l’évitement, la réactance, l’intention et la motivation, mais pas sur l’attitude ou l’acceptabilité.  Les étiquettes contenant une image semblent moins acceptables, mais peuvent néanmoins être efficaces pour influencer l’intention et la motivation à réduire la consommation de boissons sucrées par le biais du mécanisme psychologique de la peur.

Par conséquent, les étiquettes graphiques ne doivent pas être écartées trop rapidement lors de stratégies visant à réduire la consommation de boissons sucrées.

 

Is evoking fear effective? Exploratory findings from a randomized experiment on the impacts of health warning labels on sugar-sweetened beverages

Article publié le 21 décembre dans le journal Public Health Nutrition

Lien (accès libre) : https://doi.org/10.1017/S1368980023002859