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Sylvanie Séret. D’après Nature Neuroscience, mars 2010.

Une équipe a démontré que le développement de l’obésité coïncide avec une détérioration progressive de l’équilibre chimique du cerveau dans le circuit de récompense (aussi appelé centre du plaisir). Des modifications similaires sont observées lors d’addictions à la cocaïne ou à l’héroïne et sont considérées comme cruciales lors de la transition entre une consommation occasionnelle et un comportement compulsif.
 
En effet, l’étude a mis en évidence un comportement alimentaire compulsif chez des rats obèses mais pas chez des rats contrôle minces. Ce comportement « d’addiction » a été mesuré par la consommation d’aliments agréables (caloriques, gras et sucrés) malgré l’apparition d’un stimulus de danger auquel les rats avaient été préalablement conditionnés. Les auteurs ont alors noté une inhibition des récepteurs dopaminergiques D2 (D2Rs) chez ces rats obèses, ce qui est également observé chez des toxicomanes.
 
Ces données montrent qu’une surconsommation d’aliments palatables déclenche des réponses de dépendance neuroadaptative dans les circuits de récompenses du cerveau et mène au développement de comportements alimentaires compulsifs. Ainsi, les mêmes mécanismes d’hédonisme du cerveau seraient à l’œuvre dans la consommation compulsive de nourriture hautement calorique et dans la dépendance aux drogues.
 
Référence : Johnson PM and Kenny PJ, Dopamine D2 receptors in addiction-like reward dysfunction and compulsive eating in obese rats, 2010, doi:10.1038/nn.2519