Cet article est PREMIUM, et nécessite un abonnement payant pour lire la suite

Je m’identifie
Créer mon compte

Créez votre compte dès maintenant puis contactez-nous pour accéder aux articles Premium et/ou Lettre Export.

Inscription

Temps estimé - 7 min

La consommation de sucre reste encore trop excessive malgré les mesures prises pour tenter d’en diminuer la consommation. Un adulte sur cinq et deux enfants sur trois en consomment trop et ce notamment dû à des quantités encore trop élevées de sucre dans les produits transformés.

Bien que le goût sucré rime avec plaisir, le sucre en excès peut être responsable de nombreuses pathologies : obésité, diabète, hépatite, maladies cardiovasculaires. C’est pourquoi en 2016 l’Anses recommande aux adultes de limiter la consommation de sucre à 100 g par jour (tous sucres compris sauf le lactose et le galactose, sucres présents dans les produits laitiers, qui ne semblent pas dommageables pour l’organisme).

Je cite : « En l’état des données scientifiques, il nous était impossible de différencier les effets des sucres naturellement présents dans les fruits (fructose) de ceux des sucres ajoutés. » – Sabine HOUDART (Anses).
Cependant la principale source de sucre consommé provient des produits transformés. En France, ils sont les trois quarts de l’apport en sucres des adolescents, 70 % de celui des enfants et 50 % de celui des adultes : les boissons sucrées (sodas et jus de fruits), les viennoiseries, les gâteaux et les biscuits. Ainsi, un adulte consomme quotidiennement 95 g de sucres, et un sur cinq dépasse même le seuil des 100 g fixé par l’Anses.

Les plus touchés par ce fléau sont les jeunes, avec 99 g de sucre consommé par jour pour les moins de 11 ans et 104,5 g pour les adolescents. D’après l’Anses, 75 % des 4-7 ans, 60 % des 8-12 ans et 25 % des 13-17 ans ont une consommation excessive (les quantités maximales pour ces tranches d’âge s’élèvent respectivement à 60,75 et 100 g par jour).

 

Des solutions déjà mises en place pour diminuer la consommation de sucres, mais pas encore suffisantes.

La solution idéale serait de faire changer les habitudes alimentaires des français. Mais plus facile à dire qu’à faire quand plusieurs études démontrent que les sucres auraient un effet addictif.
Ainsi, la conclusion prônée par l’ensemble des experts est donc la réduction des taux de sucres dans les recettes des produits transformés. Pour ce faire, déjà plusieurs mesures ont été lancées ces dernières années : l’affichage obligatoire des données nutritionnelles (dont le taux de sucre) ou encore la mise en place du logo Nutri-Score (facultatif) permettant de faciliter la lecture des étiquetages nutritionnels et le renforcement de la taxe soda sur les sucres ajoutés. Des mesures non suffisantes si l’on en croit l’analyse réalisée par QUE CHOISIR.
Une étude portant sur 68 produits déjà analysés en 2009 ou 2015 et qui révèle des résultats peu encourageants. En effet la majorité des produits ne présentent pas de baisse significative du taux de sucre.  Seulement cinq produits affichent une baisse d’au moins 10 % mais elle est peu significative car déjà lors des dernières analyses ces produits affichaient un taux de sucre très élevé.  Seuls les sodas présentent des baisses notables de sucre mais ce dernier est remplacé par des édulcorants (taxe soda).

 

 Vers un renforcement des lois

Malgré des lois mises en place visant à encourager les industriels de l’agroalimentaire à diminuer le taux de sucres de leurs produits, il reste encore trop élevé dans les produits transformés.

Une des propositions phares du futur projet de loi issu de la Convention citoyenne pour le climat (CCC) qui est d’interdire la publicité des produits proscrits par le PNNS et les plus émetteurs de gaz à effet de serre, repoussée à plusieurs reprises, reste toutefois d’actualité.
Quant à la taxe sur les sodas, votée en 2012, celle-ci n’avait pas encore vraiment eu d’effets sur les taux de sucre de ces produits. C’est pourquoi, fin 2017, Olivier Véran avait proposé d’instaurer un montant proportionnel à la quantité de sucres. Malgré une pression exercée par les industriels de l’agroalimentaire, le texte de loi a finalement été adopté en juillet 2018 (à un degré moindre qu’attendu) entraînant une baisse du taux de sucre dans les boissons de 30 à 70 %. Cependant les boissons ne sont pas les seules à contenir du sucre en excès.
Ainsi, les autorités sanitaires envisagent de fixer un taux maximal de sucre par catégorie d’aliments. Selon la Direction générale de la santé (DGS), « des cibles de reformulation réalistes et atteignables dans un délai maximal de trois ans » seront finalisées fin 2020, menant à des engagements volontaires. Si les objectifs ne sont pas atteints, un cadre réglementaire sera mis en place.

 

Sources : https://www.quechoisir.org/enquete-sucre-l-industrie-a-toujours-la-main-lourde-n84167/ ; https://www.quechoisir.org/enquete-sucre-des-lois-plus-salees-pour-contrer-les-exces-n84175/