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Les acides gras saturés font partie de notre alimentation courante, mais peuvent néanmoins avoir un rôle dans le développement des maladies cardiovasculaires. Il est aujourd’hui reconnu que la substitution des acides gras saturés par des acides gras polyinsaturés dans l’alimentation permet de réduire ce risque cardiovasculaire. Cependant, peu d’études ont réellement exploré l’association entre acides gras saturés et hypertension artérielle.

En effet, l’hypertension est un facteur important pouvant intervenir dans le développement des maladies cardiovasculaires. Ainsi, l’objectif est d’étudier l’association entre la consommation d’acides gras saturés et l’hypertension et de déterminer les associations par rapport à d’autres macronutriments dans un cadre de substitution.

Pour cela, la cohorte prospective de femmes françaises (E3N) a été utilisée. Les consommations alimentaires ont été obtenues par des questionnaires. L’hypertension a quant à elle était déterminée sur une base d’informations auto déclarées puis vérifiées par le biais de l’étude des remboursements des médicaments associés à la pathologie.

Sur les 46 000 femmes ayant participé à l’étude, environ 12 000 ont été atteintes d’hypertension. Une analyse statique a permis de constater qu’un apport élevé en acides gras saturés était associé à un risque plus élevé d’hypertension. A l’inverse, une diminution des acides gras saturés corrélée à une augmentation d’autres macronutriments (acides gras monoinsaturés, polyinsaturés, glucides ou protéines animales) n’était pas associée à un risque d’hypertension. De manière logique, l’analyse des questionnaires alimentaire permet d’obtenir une association plus élevée entre les aliments riches en acides gras saturés avec l’hypertension qu’avec les aliments pauvres en acides gras saturés.

 

Cela met donc en évidence un risque plus élevé d’hypertension chez les femmes françaises avec la consommation d’acides gras saturés qu’avec d’autres macronutriments. Ce risque peut s’expliquer par le rôle des acides gras saturés dans le développement de l’inflammation chronique, moteur de l’hypertension. Cette étude reste néanmoins limitée par l’utilisation de données auto déclarées pouvant induire des biais. De plus, les méthodes de mesure et les données d’observations ne permettent pas d’établir de lien de causalité.

 

Associations between saturated fat intake and other dietary macronutrients and incident hypertension in a prospective study of French women

Article publié le 12 décembre 2022 dans European Journal Of Nutrition

Lien (open acess) : https://doi.org/10.1007/s00394-022-03053-0