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Le diabète, c’est quoi ?
Le diabète est une maladie chronique qui se déclare lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline pour réguler le taux de glucose dans le sang (ou lorsque l’organisme n’est pas capable d’utiliser efficacement l’insuline qu’il produit) [1]. Le risque de cette insuffisance est donc l’hyperglycémie (taux élevé de glucose dans le sang) qui peut provoquer de graves lésions dans le corps. Le diabète est une cause importante de cécité, d’insuffisance rénale, d’infarctus du myocarde, d’accidents vasculaires cérébraux et d’amputation des membres inférieurs.
Contexte
À l’échelle mondiale, le diabète est la septième cause de décès [2]. Le nombre de personnes atteintes de diabète est passé de 108 millions en 1980 à 422 millions en 2014. Et entre 2000 et 2019, le taux de mortalité due au diabète a augmenté de 3 % [1]. Le diabète de type 2 correspond à 90% des cas de diabètes. Le nombre d’adultes âgés de 20 à 79 ans atteints de diabète de type 2 a presque triplé au cours des deux dernières décennies [2]. En France, cela concerne plus de 3,6 millions de personnes et devrait toucher plus de 783 millions d’adultes dans le monde d’ici 2045 [3].
Le diabète de type 2 est donc un problème de santé publique très important et pourrait souvent être évité.
Facteurs de prévention du diabète de type 2
Les différents facteurs de prévention sur lesquels la population peut jouer afin de prévenir les risques de diabète de type 2 sont :
- Une bonne hygiène de vie : éviter la consommation de tabac et alcool ;
- Une activité physique régulière : 30 min/jour ;
- Un sommeil de qualité ;
- L’absence de surpoids et obésité ;
- Une alimentation équilibrée.
De plus, il est intéressant d’effectuer un dépistage régulier afin de poser un diagnostic de bonne heure pour éviter les complications, prendre en charge efficacement la maladie et mener une vie en bonne santé. Cela peut s’effectuer grâce à l’accompagnement par des professionnels de santé tels que les médecins, diabétologues ou encore diététiciens-nutritionnistes.
Recommandations alimentaires pour les personnes diabétiques
Pour les personnes diabétiques, il n’existe plus de régime spécial. Les recommandations reposent sur les principes de l’alimentation équilibrée, à savoir :
- Fréquence des repas: 3 repas par jour pour éviter les fringales, les hypoglycémies et la prise de poids avec une possible collation ;
- Taille des portion sen quantité adaptée à chacun pour apporter l’énergie nécessaire et éviter le surpoids [4] ;
- Consommation de fruits et légumes, car :
- Apport des fibres lors d’un repas par les légumes, légumineuses, fruits, céréales (pain, pâtes, riz complet). Un repas équilibré permet d’associer les fibres aux glucides car elles aident à réguler la glycémie en agissant sur la vitesse d’absorption des glucides, qui seront donc absorbés plus lentement [4]. Aussi, les fibres facilitent le transit intestinal et a un effet satiétogène. L’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) préconise une consommation de fibres entre 25 et 30 g/jour [5].
- D’après la littérature, l’augmentation de la consommation de fruits et de légumes pourrait réduire le risque de diabète de type 2. Et notamment, l’étude de Che Mohd Zin [6] indique que les polyphénols contenus dans les fruits et légumes (comme l’esvératrol, anthocyanine et naringine) ont un impact sur le contrôle de la glycémie chez les sujets atteints de diabète de type 2.
- Consommation d’aliments à index glycémique bas, comme les fruits, les légumes, les légumineuses et les produits laitiers. En effet, les aliments ayant un indice bas auront moins tendance à faire monter la glycémie [7].
- Limiter la consommation de produits sucrés (gâteaux, sucreries, sodas…) et d’aliments apportant des graisses saturées (charcuteries, beurre, huile de palme…) afin d’éviter la prise de poids, d’augmenter le risque de maladie cardiovasculaire et d’élever la glycémie.
- L’ANSES préconise un apport acides-gras saturés < 10% de l’apport énergétique total [8].
- L’ANSES recommande de ne pas consommer plus de 100 g de sucres « simples » (glucose, fructose, maltose, saccharose) et pas plus d’une boisson sucrée, par jour [9].
- En cas d’hypoglycémie, il est essentiel d’avoir toujours à portée de main des aliments avec des « sucres rapides » pour faire remonter la glycémie, comme 3 morceaux de sucre ou une petite bouteille de jus de fruits (12,5 cl).
Les actions d’aujourd’hui
Des structures publiques ou privées telles que l’Assurance maladie (livret « Repères diabète » [10], [11]), la Maison de la Nutrition et du Diabète, International Diabetes Federation ou encore le Groupe SOS Santé, apportent une éducation et des outils de promotion et prévention de la santé pour les usagers afin de transmettre des connaissances précises sur l’équilibre alimentaire, les risques de fluctuation des glycémies et ainsi mieux gérer la maladie.
Ces structures organisent également des formations pour les professionnels de santé et de la restauration collective afin de les sensibiliser sur le sujet et mieux prendre en charge les patients.
Concernant la science, des projets de recherche sont en cours afin de faire évoluer les connaissances sur le sujet du diabète, comme l’Institut de Recherches Cliniques de Montréal (Canada) dont le projet est d’étudier la « diète faible en glucides chez les personnes vivant avec le diabète de type 1 pour maximiser le bénéfice des systèmes automatisés d’administration de l’insuline (AAI) » ou encore le Centre hospitalier Sud Francilien (CHSF), Corbeil-Essonnes (France) dont le projet est d’étudier les « facteurs de risque précoces du diabète : le diabète de type 1 (de forme classique ou lente) diagnostiqué à l’âge adulte et le diabète de type 2 de survenue précoce présentent-ils des spécificités ? » [12].
Mais les recherches scientifiques peuvent également s’effectuer sur l’étude d’ingrédients ou aliments d’intérêt qui pourraient être appliqués dans les produits de l’industrie agro-alimentaire comme innovation santé afin d’aider les patients atteints de diabète. La revue de Carla Pires [13] indique que la consommation d’aliments comme les baies, le thé, le raisin (contenant des polyphénols), le yaourt, les noisettes ou encore les légumineuses réduiraient le niveau de glycémie chez les patients diabétiques de type 2.
Il a également été démontré des effets antidiabétiques sur des aliments à base de soja fermenté [14], à base de microalgues qui a le potentiel d’améliorer le diabète de type 2, la supplémentation en graines de lin [15] ou en probiotiques [16] qui ont des effets favorables sur le contrôle glycémique chez les patients diabétiques de type 2.
Cela semble donc des pistes d’innovations alimentaires intéressantes afin de répondre à un enjeu de santé publique majeur.
[1] https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/diabetes
[2] https://www.aprifel.com/wp-content/uploads/2022/07/APRIFEL_FICHE-FRUITS_LEGUMES_DIABETE.pdf
[5] https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2012SA0103Ra-2.pdf
[6] https://doi.org/10.3746/pnf.2022.27.3.257
[8] https://www.anses.fr/fr/content/les-lipides
[13] https://doi.org/10.3390/medicina59071184
[14] https://doi.org/10.1111/jdi.14088