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L’iode fait partie des nutriments essentiels : l’organisme en a surtout besoin pour la synthèse des hormones thyroïdiennes (hormones T3 et T4). Ces dernières sont impliquées dans la régulation de très nombreux processus physiologiques, allant de la croissance au métabolisme en passant par la fonction de reproduction. L’importance de l’iode est soulignée par les cas de déficience, autrefois nombreux dans les zones éloignées de la mer, et qui ont notamment conduit à supplémenter le sel de table en iode.

Si l’importance d’un bon statut en iode pendant la grossesse est reconnue, peu d’études d’ampleur existent. Les études déjà réalisées manquaient d’effectifs pour pouvoir mettre en évidence des dysfonctions, aussi bien pendant la grossesse qu’à la naissance. Dans cette étude, des chercheurs norvégiens ont analysé les données d’une cohorte, représentant près de 78 000 grossesses. Le statut en iode a été déterminé par des questionnaires alimentaires, ainsi que par des mesures de taux urinaires disponibles pour 2795 grossesses. D’autre part, de nombreux paramètres physiologiques et anthropométriques ont été mesurés : présence d’une sous-fertilité, mort intra-utérine, prééclampsie, accouchement prématuré, poids à la naissance, périmètre crânien et poids du placenta.

Globalement, les résultats montrent des apports en iode inadéquats au sein de la cohorte (121 µg/jour), confirmé par les taux urinaires mesurés pour certaines personnes de la cohorte. Le non-recours à une supplémentation en iode est logiquement associé à des faibles apports, eux-mêmes associés significativement à un risque plus élevé de prééclampsie, d’accouchement prématuré, et de moindre croissance fœtale. Concernant la fertilité, un statut en iode inférieur à 100 µg/jour est significativement associé à une sous-fertilité. D’autre part, les femmes ayant un meilleur statut en iode ont vu un risque significativement réduit de prééclampsie ainsi qu’une meilleure croissance fœtale ; aucune association significative n’a été trouvée pour les autres paramètres.

La supplémentation en iode avant et pendant la grossesse permet donc d’éviter des dysfonctionnements, ce qui est cohérent avec les rôles physiologiques de l’iode. Si cette étude se focalise sur l’importance du statut maternel en iode, il serait intéressant de voir si le statut paternel en iode joue également un rôle, tout particulièrement sur la fertilité.

 

Insufficient maternal iodine intake is associated with subfecundity, reduced foetal growth, and adverse pregnancy outcomes in the Norwegian Mother, Father and Child Cohort Study.

Article publié le 11 août 2020 dans BMC Medicine

Lien (open access) : https://doi.org/10.1186/s12916-020-01676-w