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Sylvanie Séret. D’après l’AJCN, 14 avril 2010.

Des études prospectives indiquent que les consommateurs de tomates sont protégés contre le cancer de la prostate, et le lycopène contenu dans ce fruit serait à l’origine de ce bénéfice santé. Cette étude a pour but de différencier les effets de la matrice alimentaire qu’est la tomate avec ceux du lycopène. Pour cela, les chercheurs ont utilisé des tomates rouges riches en lycopène, des tomates jaunes dépourvues de lycopène et du lycopène purifié.
 
Trente hommes, en bonne santé, âgés de 50 à 70 ans, ont été répartis en 2 groupes de manière aléatoire après une période de « washout » (absence de tomates dans leur alimentation) de 2 semaines. En design croisé, chaque groupe a ensuite consommé une purée de tomates jaunes et rouges (200 g/jour fournissant soit 0 soit 16mg de lycopène respectivement) pendant 1 semaine, suivie à nouveau d’un intervalle de « washout » de 2 semaines. Ensuite, le premier groupe a reçu une supplémentation de 16 mg/j de lycopène purifié pendant 1 semaine pendant que le second recevait un placebo. Des échantillons de sérum, collectés avant et après l’intervention, ont alors été incubés avec des cellules cancéreuses de prostate afin de mesurer l’expression de 45 gènes cibles.
 
Les résultats montrent que la concentration de lycopène circulant augmente seulement après consommation de purée de tomates rouges et de lycopène purifié. En revanche, le profil lipidique, le statut en antioxydant, l’antigène prostate-spécifique et le facteur de croissance insuline-like n’ont pas été modifiés. Les auteurs ont observé des régulations (inhibition et activation) de gènes après incubation des cellules prostatiques avec du sérum de sujets ayant consommé la purée de tomates rouges par rapport aux échantillons de départ. La consommation de purée de tomates jaunes fournit quant à elles des résultats intermédiaires. Par ailleurs, l’incubation des cellules avec le sérum des hommes à qui l’on a administré du lycopène purifié mène à une activation significative de gènes identifiés par rapport au groupe placebo.
 
Ainsi, il a été démontré que le lycopène alimentaire peut modifier l’expression génique qu’il soit sous forme purifié ou intégré dans une matrice alimentaire.
 
Référence : Talvas J, Caris-Veyrat C, Guy L, Rambeau M, Lyan B, Minet-Quinard R, Lobaccaro JMA, Vasson MP, Georgé S, Mazur A, Rock E, Differential effects of lycopene consumed in tomato paste and lycopene in the form of a purified extract on target genes of cancer prostatic cells, Am J Clin Nutr, 2010; 0: ajcn.2009.28666v1-ajcn.28666