Cet article est PREMIUM, et nécessite un abonnement payant pour lire la suite

Je m’identifie
Créer mon compte

Créez votre compte dès maintenant puis contactez-nous pour accéder aux articles Premium et/ou Lettre Export.

Inscription

Temps estimé - 5 min

Les travaux de recherche entamés dans les années 2000 sur le microbiote intestinal ont permis de mettre en évidence le rôle bénéfique des bactéries qui peuplent l’intestin. Prendre soin de son microbiote intestinal, l’enrichir voire même le diversifier sont devenues des stratégies nutritionnelles préventives, en particulier dans le contexte d’épidémie d’obésité et de diabète de type 2. De telles stratégies préconisent d’assurer un apport régulier en fibres (prébiotiques), mais aussi en aliments comportant des probiotiques (comme les aliments fermentés). Ces deux stratégies sont considérées comme effectives vis-à-vis de la composition du microbiote, et potentiellement vis-à-vis de la santé de l’hôte : les prébiotiques sont le carburant des probiotiques, et l’apport en ces derniers permet en théorie une colonisation du microbiote par ces mêmes probiotiques.

Dans cette étude clinique, deux alimentations sont comparées : une alimentation riche en fibres, et une alimentation riche en aliments fermentés. Dans chaque alimentation (groupe), 18 volontaires ont été recrutés, et ont, pendant dix semaines, consommé ce régime expérimental. Pour évaluer l’impact général de ces deux alimentations sur le microbiote et la santé des volontaires, une batterie de paramètres ont été mesurés : des données d’expressions de gènes au sein du microbiote intestinal, des données dites de protéomique (pour répertorier l’ensemble des protéines présentes au sein de ce microbiote), des données relatives aux acides gras à chaîne courte, mais également les cytokines inflammatoires : ces dernières sont très importantes, notamment en vue de conclusions sur l’inflammation de bas grade.

Les résultats obtenus mettent tout d’abord en lumière la variabilité inter-individuelle, chaque volontaire répondant de manière spécifique aux différentes alimentations. Globalement, les chercheurs ont néanmoins constaté que l’alimentation riche en aliments fermentés était plus à même de moduler la diversité du microbiote intestinal, par rapport à l’alimentation riche en fibres : en accord avec ces résultats, une diminution des marqueurs inflammatoires a même été constatée dans le groupe alimenté en aliments fermentés. Autrement, l’alimentation riche en fibres est la plus efficace en termes de modulation de la synthèse des acides gras à chaîne courte ; cependant, cette modulation ne s’est visiblement pas accompagnée de changements significatifs de composition du microbiote intestinal.

Les chercheurs n’excluent pas la possibilité d’avoir visualisé des modifications de composition du microbiote intestinal dans le groupe « alimentation riche en fibres », si l’étude avait duré plus longtemps. Toujours est-il que les résultats vont dans le sens d’une magnitude d’effets plus élevée des aliments fermentés sur la composition du microbiote intestinal, comparativement à l’alimentation riche en fibres. Dans ces conditions, des aliments fermentés peuvent donc faire partie intégrante d’une alimentation saine, et si possible combinée à un apport élevé en fibres.

 

Gut-microbiota-targeted diets modulate human immune status.

Article publié le 12 juillet 2021 dans Cell.

Lien (open access) : https://doi.org/10.1016/j.cell.2021.06.019