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Les bénéfices physiologiques des fibres alimentaires font consensus : l’Anses a ainsi défini un apport satisfaisant en fibres de 30 g/jour. Il s’agit d’un apport total en fibres, sans distinction des sources contribuant à l’apport en fibres. Pourtant, d’une source à l’autre, toutes les fibres ne sont pas identiques, et n’ont donc pas nécessairement les mêmes effets physiologiques.

Par ailleurs, la plupart des données sur les fibres (apport total) concernent surtout les adultes. Les données manquent chez les personnes âgées, pour lesquelles l’on assiste à une inflammation de bas grade plus marquée que chez les adultes en bonne santé. Or, les fibres, chez les adultes, sont associées à un effet protecteur vis-à-vis de l’inflammation de bas grade ; explorer cette relation chez les personnes âgées est donc nécessaire.

Cette étude épidémiologique vise à répondre à ces deux objectifs : obtenir des données chez les personnes âgées, et différencier les sources de fibres pour savoir quelles fibres semblent avoir le plus d’effets physiologiques. L’étude a porté sur une cohorte de 4125 personnes, avec en premier lieu des paramètres de santé évalués : paramètres inflammatoires bien sûr, mais aussi fréquence des maladies cardiovasculaires. D’autre part, les consommations alimentaires ont pu permettre d’estimer l’apport en fibres de différences sources végétales, à savoir : céréales, fruits et légumes. Les chercheurs ont donc pu analyser les résultats en fonction des quantités consommées de fibres de chacune des sources.

Le premier résultat concerne l’apport total en fibres, qui est inversement corrélé à une inflammation de bas grade (association significative), et inversement corrélé aux maladies cardiovasculaires (association non significative cependant). Parmi les sources de fibres, ce sont les céréales qui tirent leur épingle du jeu : ces dernières sont spécifiquement associées significativement à une moindre inflammation, et un moindre risque de maladies cardiovasculaires.

L’étude suggère donc la pertinence d’un apport en fibres y compris chez les personnes âgées, avec spécifiquement les fibres de céréales qui auraient un bénéfice plus marqué que les fibres issues des autres sources. Les chercheurs n’ont en réalité pas exploré quel type de fibre (au sens biochimique) avait le plus d’impact ; en fait, c’est plus la consommation de céréales en tant que telle (et donc l’apport de fibres issu de ces céréales) qui est associé à des bénéfices physiologiques. Les fibres, mais aussi d’autres composants spécifiques aux céréales (et non retrouvés ni dans les fruits, ni dans les légumes), peuvent donc expliquer ces associations.

 

Intake and Sources of Dietary Fiber, Inflammation, and Cardiovascular Disease in Older US Adults.

Article publié le 31 mars 2022 dans JAMA Network Open.

Lien (open access) : https://doi.org/10.1001/jamanetworkopen.2022.5012