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Le trouble de déficit d’attention et/ou d’hyperactivité (TDAH) est bien caractérisé : affectant environ 9% des enfants aux Etats-Unis, il s’agit de la maladie neurologique la plus courante chez l’enfant. De plus en plus de chercheurs s’accordent sur le rôle délétère des perturbateurs endocriniens pour expliquer cette prévalence à la hausse, et notamment les phtalates et les composés phénoliques. La majorité des études ont été faites chez l’enfant, période fondamentale pendant laquelle l’organisme se développe. L’adolescence est une autre étape cruciale de développement, mais les données manquent sur l’exposition à ces perturbateurs endocriniens pendant cette période.
Cette étude a analysé les données chez 205 adolescents (> 15 ans). L’exposition à divers perturbateurs endocriniens a été mesurée par des dosages urinaires. Ainsi, l’exposition totale aux phtalates (11 composés), aux parabènes, aux bisphénols et aux dichlorophénols a été évaluée avec précision. Ces données ont été reliées à des tests comportementaux pour évaluer la prévalence de troubles du comportement, ainsi qu’à un suivi des diagnostics médicaux de TDAH.
Sur la totalité de la cohorte, environ 40% des participants ont eu des troubles du comportement suite aux tests effectués, et 19% ont été diagnostiqués de TDAH. Les chercheurs ont surtout mis en avant une corrélation significative entre taux urinaires de phtalates et risque de TDAH ; cette corrélation n’a pas été significative pour les autres perturbateurs endocriniens mesurés. De manière intéressante, la corrélation est plus forte chez les garçons que chez les filles.
Cette étude s’ajoute à la liste des travaux suggérant un rôle délétère des perturbateurs endocriniens, à l’heure où il n’existe toujours pas officiellement de définition de ce type de composés. Pour la première fois, ce rôle délétère est montré durant l’adolescence.
Association of Exposure to Endocrine-Disrupting Chemicals During Adolescence With Attention-Deficit/Hyperactivity Disorder–Related Behaviors.
Article publié le 28 août 2020 dans JAMA Network Open.
Lien (open access) : https://doi.org/10.1001/jamanetworkopen.2020.15041
