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Afin de maintenir un bon équilibre métabolique, la dépense et l’apport énergétique doivent s’équilibrer. Un apport supérieur à la dépense induira un déséquilibre pouvant devenir un facteur déclencheur de l’obésité. L’activité physique est donc nécessaire pour maintenir la balance énergétique. Dans un contexte d’apport en énergie trop élevé globalement, il peut être tentant, en plus de faire du sport, de réduire sa consommation alimentaire, voire de faire une courte période de jeûne. La question de l’efficacité de cette pratique se pose à la fois sur le plan de la balance énergétique, mais aussi sur le plan de la performance sportive. Un grand nombre d’études ont déjà été publiées sur les effets d’un exercice matinal suite à un jeûne nocturne. Néanmoins, il y a peu de connaissances sur la réalisation d’un exercice physique le soir après un jeûne diurne.
L’objectif de cette étude est d’analyser les effets d’un exercice physique le soir, après un jeûne de 7 heures, sur l’apport énergétique, l’appétit, la performance physique et l’oxydation des lipides et des glucides. Pour cela, 16 personnes (8 hommes et 8 femmes) en bonne santé et entraînés ont été recrutés. Deux conditions ont été testés par chaque participants : réaliser un jeûne de 7 heures avant l’exercice ou un jeûne de 2 heures. Suite à cela, ils ont exécuté deux exercices physiques : le premier pendant 30 min à 65% de la VO2 max, et le second pendant 15 minutes à 85% de leur VO2 max.
L’apport énergétique après l’exercice a été augmenté de 100 kcal suite au jeûne de 7 heures par rapport à l’autre groupe (résultat visible principalement chez les hommes). Malgré cela, l’apport reste quand même plus faible sur la journée car un repas a été supprimé pendant le jeûne le plus long (environ 440 kcal en moins).
Concernant la performance, elle a été réduite de 3.8% lors du jeûne de 7 heures, corrélée à une diminution de la motivation et du plaisir. Cette condition a aussi permis une oxydation des graisses plus importante (+3.25g) et une oxydation des glucides plus faible (-9.2g) qu’avec un jeûne de 2 heures.
L’étude met donc en évidence une réduction de l’apport énergétique sur la journée et une augmentation de l’oxydation des lipides lors de la réalisation d’un exercice physique le soir suite à un jeûne de 7 heures. Cependant, la motivation et la performance sont diminuées ce qui pourra probablement avoir des conséquences sur le long terme. Par ailleurs, les volontaires étaient des personnes entraînées, habituées aux efforts physiques ; chez une personne plus sédentaires, des différences de réponses métaboliques peuvent donc être attendues.
D’autres études seront nécessaires, car celle-ci s’est déroulée sur des volontaires en bonne santé donc les résultats ne peuvent pas être extrapolés sur des patients en surpoids ou obèses. Enfin, il semble aussi essentiel de reproduire cette étude sur une durée plus longue avec plusieurs phases de jeûnes et d’exercices.
Fasting Before Evening Exercise Reduces Net Energy Intake and Increases Fat Oxidation, but Impairs Performance in Healthy Males and Females
Article publié le 28 septembre 2022 dans Human Kinetics Journals
Lien (open access) : https://doi.org/10.1123/ijsnem.2022-0132