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Céline Le Stunff. D’après l’avis AFSSA du 30 avril 2009.

L’AFSSA a été saisie en mars 2009 par la DGCCRF d’une demande d’évaluation d’un nouvel ingrédient alimentaire : un produit de peptide de sardine, destiné à être ajouté à divers aliments (boissons, laitages, soupes, confiseries) qui sont destinés aux consommateurs souhaitant réduire leur tension artérielle. Le rapport d’évaluation initiale a été établi par les autorités finlandaises.

Le NI est un mélange de peptides purifié, obtenu par hydrolyse enzymatique des protéines du muscle de sardine (Sardinops sagax) puis par séparation chromatographique de la fraction désirée. Cette purification conduit à optimiser la concentration d’un dipeptide, la valine-tyrosine (Val-Tyr), considéré comme le principal principe actif par le pétitionnaire. Le NI sera identifié sur l’étiquette des produits en tant que « peptide purifié de sardine » ou « hydrolysat de poisson.

L’AFSSA considère que :
– l’expression « peptide purifié» dans l’étiquetage (« purified sardine peptide ») est inacceptable dans la mesure où elle suggère qu’il s’agit du dipeptide Val-Tyr alors que ce peptide ne représente que 0,15 % du NI ;
– la caractérisation du NI nécessite la présentation d’un profil chromatographique de l’ensemble des peptides du NI ;
– l’adjonction du NI dans les aliments fermentés devrait faire l’objet d’une étude de stabilité dans la mesure où le NI est susceptible d’être modifié par les enzymes bactériennes contenues dans l’aliment vecteur ;
– la taille des portions d’aliments vecteurs envisagés par le pétitionnaire devrait être décrite ;
– certains vecteurs envisagés de type plats familiaux (soupes, ragouts) ou ceux attractifs pour les enfants (confiseries, chocolat, céréales de petit-déjeuner, sodas) ne sont pas compatibles avec une utilisation ciblée du NI ;
– l’étude toxicologique de 28 jours présentée par le pétitionnaire n’est pas suffisante pour déterminer une NOAEL au regard du fait qu’elle n’a pas été réalisée avec le NI et que seuls les reins ont été examinés en histologie. En outre, considérant le nombre limité d’organes prélevés par rapport aux exigences des lignes directrices de l’OCDE et aux potentialités délétères du NI sur les testicules et sur la moelle osseuse, il serait préférable de disposer d’une nouvelle étude de toxicité (par exemple une étude de toxicité de 90 jours chez le rat) conforme aux lignes directrices et réalisée selon les bonnes pratiques de laboratoire, avec le NI.

L’AFSSA estime par ailleurs que le positionnement revendiqué par le NI (peptides inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine – contrôle de la tension artérielle), relève d’une activité médicamenteuse plutôt qu’alimentaire et nécessite de prendre en compte les interactions et préconisations de suivi médical évoqués pour les médicaments relevant de cette classe pharmacologique.

Ainsi, l’AFSSA estime que les données ne sont pas suffisantes pour démontrer la sécurité de consommation du NI.

Source : Avis de l’AFSSA du 30 avril 2009 relatif à une demande d’évaluation du rapport d’évaluation initiale établi par les autorités finlandaises concernant la demande d’autorisation de mise sur le marché d’un nouvel aliment ou d’un ingrédient alimentaire : produit de peptide de sardine. Saisine n° 2009-SA-0081.

[url@http://www.afssa.fr/Documents/NUT2009sa0081.pdf ]CLIQUER ICI pour consulter l’avis[/url]