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Le fructose alimentaire est régulièrement pointé du doigt, pour son rôle présumé dans l’épidémie actuelle d’obésité et de diabète de type 2. Le raisonnement moléculaire prime, c’est-à-dire que le fructose, quelle que soit son origine, a toujours été considéré comme délétère. A une exception près : les fruits, qui contiennent naturellement du fructose, n’ont évidemment pas été pointés du doigt. En réalité, à l’heure où l’effet matrice émerge peu à peu, la question d’une différence d’impacts du fructose en fonction de l’aliment d’où il provient se pose. On peut ainsi se demander si le fructose contenu naturellement dans les fruits ou dans le miel possède les mêmes effets physiologiques que le fructose contenu dans le sirop de glucose-fructose, présent dans de nombreux aliments sucrés mais aussi boissons.

Ici, des chercheurs canadiens se sont focalisés sur le lien entre consommation de fructose et risque de syndrome métabolique. Plus précisément, ils ont cherché à hiérarchiser l’effet de la consommation de fructose en fonction de l’origine de ce fructose, en regardant donc les sources alimentaires. Les chercheurs ont procédé à une revue systématique de la littérature, et ont regroupé les résultats de différentes études épidémiologiques en prenant soin de bien répertorier la contribution des différents aliments à l’apport total en fructose. Plusieurs groupes d’aliments ont pu être dégagés : les boissons sucrées, jus de fruits, miel, glaces, fruits, confiseries et yaourt.

Au total, 13 études épidémiologiques prospectives faisant le lien entre consommation de fructose et risque de syndrome métabolique ont pu être rassemblées. Une relation dose-réponse linéaire positive (délétère) a été trouvée concernant les boissons sucrées en lien avec le risque de syndrome métabolique ; cette relation a été négative (bénéfique) concernant les yaourts, et surtout les fruits. Pour les jus de fruits, la relation a également été négative (donc bénéfique) avec une forme de courbe en U, soulignant qu’un excès peut faire basculer la balance. En revanche, des relations neutres ont été trouvées pour le miel, les glaces et les confiseries, du fait d’un trop faible nombre d’études ayant mesuré les consommations de ces aliments.

 

Association of Major Food Sources of Fructose-Containing Sugars With Incident Metabolic Syndrome. A Systematic Review and Meta-analysis.

Article publié le 9 juillet 2020 dans JAMA Open Network.

Lien (open access) : https://doi.org/10.1001/jamanetworkopen.2020.9993